Alors dis moi, c’est quoi un adventiste (4): des légalistes ? Première partie. (03.07.2007)
Reprenons notre tentative de définition de l’adventisme au travers de ce quatrième épisode de notre série « Alors dis-moi, c’est quoi un adventiste ? ». Dans les dernières notes sur ce point je vous proposais de considérer l’Eglise Adventiste à partir de ses normes et valeurs d’une part, c'est-à-dire ce que nous sociologues appelons « structure formelle ». D’autre part de manière implicite je mobilisais également les représentations des adventistes. Pour faire simple il s’agit simplement des idées, croyances que nous pouvons relever chez les adventistes. Ce point est important car il permet de mettre en évidence la pluralité de représentations chez les adventistes. Cela démontre d’ailleurs que nous sommes bien dans un groupe où une diversité existe. Je notais que la notion d’adventisme doit idéalement être détachée de l’Eglise Adventiste qui en est une expression institutionnelle forte. Cela permet de ne pas oublier le caractère transconfessionnel de l’adventisme, puisque ce concept est présent d’autres groupes millénaristes messianiques. L’attente du Messie (Comme le traduit le nom d’Adventiste) est également présents dans plusieurs religions n'appartenant pas l'espace judéochrétien. Concernant le catholicisme, Jean Séguy notait il y a peu de temps de cela des traits adventistes dans le catholicisme. Voilà qui loin des démonstrations permet de faire la différence entre le concept « adventiste » et « l’Eglise Adventiste ».
L’Eglise Adventiste est numériquement la principale organisation typiquement adventiste du monde protestant. Toutefois, au travers de l’Eglise Adventiste il y a me semble t-il la collusion organisationnelle la plus forte avec le concept dans l’espace protestant, faisant d'elle une sorte de prototype du groupe messianique millénariste comme le notait Henri Desroche dans son dictionnaire des millénarisme de l'ère chrétien.
Quelques rappels: Nous disions d’ailleurs que l’Eglise Adventiste illustre le biblicisme, le christocentrisme et le prophétisme commun à de nombreux groupes protestants. D’autre part elle se spécifie par un gout certain pour l’étude de la Bible, l’invitation à une conversion qui doit déboucher sur une ferveur militante. Parmi les spécificités adventistes qui permettent de définir le groupe il y a la le charisme d’un de ses leader historique qu’est Madame Ellen Gould White. A cela il convient surtout de ne pas oublier l’accent porté sur le sabbat.
Sous l’impulsion de White et d’autres pères de l’adventisme (Kellog, etc.) le bien être a pris une place importante. De faite, en donnant une place forte à la prévention et aux traitements des maladies, l’Eglise Adventiste du Septième Jour est devenue la principale religion de la santé. Entendons nous bien : je ne dis pas que les adventistes adorent la santé ! Celle-ci a simplement une place centrale dans les croyances adventistes. Cela se traduit d’ailleurs très diversement chez les membres.
Du point de vue de son organisation l’Eglise Adventiste sur le modèle Presbytérien est une Eglise centralisée aux découpages administratifs supra étatique faisant d’elle une multinationale du religieux selon le pasteur adventiste Ronald Coffin.
Arrêtons là le résumé de ce que nous avons avancé sur l’Eglise Adventiste en tentant de présenter une définition et rajoutons un élément polémique : le légalisme.
Les adventistes, comme nous l’entendons souvent, sont-ils des légalistes ? Avant de répondre à cette question faisons le point sur ce que renferme le qualificatif de légaliste. Forment-ils une armée d’individus dont les pratiques sont régentées par des règlent austères qui empêchent l’épanouissement et qui figent leurs croyances et ascèses ?
Les commentateurs qui parlent de l’Eglise Adventiste comme d’un ensemble légaliste mettent l’accent sur l’importance que donne l’adventisme aux règlements, en particulier ceux du pentateuque, qui semblent avoir une place forte dans le discours adventiste. Pour eux l’adventisme est avant tout une religion de la règle, des obligations, des normes, des contraintes. Il y a une sorte de soumission à une législation qui dans l’adventisme conditionnerait l’obtention du salut. D’où l’idée de légalisme.
Cette critique s’amplifie chez les autres églises protestantes qui pensent que l’adventisme minimise l’impact de la grâce dans sa théologie et conditionne l’accès au salut principalement par des actes d’obéissance aux règlements, bref à des œuvres (Cf. Gérard Dagon, Les sectes à visage découvert, vol.2, Dozulé, Barnabas, 1997). Mais ce n’est pas tout. Dans les cercles protestants la critique se fait plus vive et le qualificatif de légaliste acerbe en raison de la nature des règlements. En effet, l’insistance sur des points du pentateuque comme le régime alimentaire et le sabbat, font de l’adventisme aux yeux de commentateurs une religion aux principes caduques. Cette caducité serait pour eux due à la mission du Christ qui transcenderait les interdits des repères légalistes. (Cf. Eric Fuchs, Les Adventistes du septième jour, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1963, etc.). Comble du comble, même les critiques que l’ont peut rattacher au catholicisme considèrent que l’adventisme prône un retour trop radical à une vision passéiste du légalisme (Cf. Chanoine Th. A. Ruygrok, La Confession auriculaire : les bienfaits de l'Église envers tout le genre humain, réponse aux protestants, adventistes, évangélistes, etc., Avignon, Aubanel père, 1956 ou encore Cyrille de Dinan, Pourquoi je ne suis pas adventiste du septième jour, Paris, Librairie St-François, 1950).
Ces éléments sont des représentations qui alimentent des incompréhensions sur l’adventisme. Cependant ont peut déjà affirmer que qualifier l’Eglise Adventiste de légaliste, au sens rigide qui vient d’être présenté, dénote d’une méconnaissance de cette organisation religieuse aujourd’hui.
Un simple regard sur l’évolution des croyances adventistes permet de noter rapidement la plus grande place laissée au concept de « grâce » qu’opposent les critiques (au légalisme supposé dans l’Eglise Adventiste) et qui est si important dans le protestantisme. Ellen G. White que site la critique pour parler de légalisme a été une chantre de la grâce dans l’adventisme (Cf. Ellen G. White, Le meilleur chemin, Dammarie-Les-Lys, 1981. Ancien titre : Vers Jésus, id, 1951). De plus après un vif débat interne à l’adventisme Alonzo Trévier Jones et Ellet Joseph Waggoner ont diffusé dès le XIX l’importance de la grâce au sein de l’adventisme pour en faire une vérité évidente. Leur ouvrage commun au titre évocateur, La foi vivante (traduction en 1989 chez Vérité Présente), est une forte illustration.
La place de la grâce dans la théologie adventiste s’est installée de manière prépondérante dès son origine. Celle-ci ne s’est pas développée dans l’adventisme en concurrence avec les éléments du pentateuque. Au contraire, une lecture du Nouveau Testament, avec le prisme de la grâce, a entrainé dans l’adventisme une redécouverte de principes de l’Ancien Testament. Ainsi ce n’est pas en lisant le Lévitique que l’adventisme justifie son choix d’avoir une alimentation sélectionnant des éléments purs et impurs, mais dans la biographie d’acteurs du Nouveau Testament, dont l’Apôtre Pierre. De même, ce n’est pas en référence à la Genèse ou à l’Exode que l’Eglise Adventiste décide d’observer le sabbat, mais par la lecture qu’elle a de l’exemple de la vie du Christ Lui-même. C’est l’insistance sur la grâce contribua de façon déterminante dans l’adventisme à revenir à des éléments du pentateuque. Les éléments retenus dans l’adventisme du pentateuque sont simplement ceux dont la présence dans le Nouveau Testament, ont pour les adventistes été maintenus pas les premiers apotres et le Christ après la résurrection. Ce sont donc des éléments originel du christianisme tel que le Christ l'aurait fondé et surtout comme il a été édifié pa les premiers chrétiens, dont Paul .
Ces deux exemples (alilmentation et sabbat) montrent que l’accent mis sur des points considérés comme légalistes sont des lectures à partir du principe de grâce. Il est vrai cependant que dans la chronologie de leur apparition dans l’adventisme (ce qui est loin d’être évident à construire) certains arrivèrent avant une lecture en termes de grâce. Ce qui est plus important à retenir, c’est la relecture, l’interprétation nouvelle et dynamique que permet le concept de grâce actuellement dans l’adventisme.
Dire de la théologie adventiste qu’elle est légaliste est donc erronée. Elle n’a pas une vision qui oppose grâce et loi au détriment du premier. C’est d’ailleurs la grâce qui permet de relire la loi. Si bien que les exégètes adventistes ne parlent plus des dix commandements comme des injonctions, mais reviennent au sens premier et parlent de plus en plus des « dix paroles ». L’adventisme propose dans sa théologie finalement une passerelle, un équilibre qui lui est singulier entre grâce et loi. Cet équilibre veut responsabiliser les individus sur toutes les dimensions de leur pratique religieuse et leur ascèse (moralité, santé, relationnel…).
Si dans la théologie adventiste, contrairement à ce qui est dit, on ne peut pas considérer l’adventisme comme légaliste. Qu’en est-il du comportement des individus ? Là je vais faire rapide et simple surtout si vous êtes habitués à lire ce blog. Evidemment non. Les adventistes ne sont pas des clones qui obéissent radicalement à des injonctions. Des variabilités dans les comportements existent. Des oppositions, des contradictions traversent l’Eglise Adventiste. La présence de la règle n’empêche pas les individus d’exprimer leur spécificité. Là rien ne vaut le fait d’aller observer cette pluralité dans une communauté. Un exemple : le sabbat. Certains peuvent jouer au foot le samedi et choquer d’autres adventistes qui pensent que ce jour est mis à part pour la méditation ! Dans la même règle (le sabbat) une variété de comportements existe. En bref, l’idée de légalisme enlève cette pluralité adventiste qui est si flagrante, en prétendant que les adventistes, sans marge de liberté, obéissent à des loi anciennes dans l'optique d'avoir par des actes le salut.
Comment expliquer cette image de légaliste qui colle à l’Eglise adventiste du Septième Jour, alors que dans sa théologie et la vie de ses membres nous n’en trouvons pas trace ? Là sera l’objet de la suite d’une prochainement note.
13:30 Écrit par fades | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : Définition, Légalisme | | Facebook
Commentaires
Les adventistes ne mangent pas comme tout le monde, pensent qu'il faut absolument respecter le samedi, disent qu'il est obligatoire de donner la dîme, se soumettent aux règles de leur Conférence général, ne portent pas de bijoux car pour eux se sont des idoles, interdisent le cinéma, etc... Eh ben, si cela n'est pas du légalisme, je crois que le pape est juif !!!
Écrit par : henro | 16.07.2007
Je crois que ce commentaire n'est pas de la plu grande objectivité, il y aurait bien des choses à dire sur le légalisme dans chaque mouvement religieux.
Je porte la croix huguenote, je vais au cinéma, j'oublie parfois de donner ma dîme, je ne suis pas toujours d'accord avec mon pasteur, je ne sais pas vraimant ce qu'est mangé comme tout le monde, mais je mange un peu près comme les juifs. Et je suis pourtant adventiste...
Soyons serieux dans les comentaires, je suis chrétien avant tout, ensuite protestant pour croire à la sola scriptura et enfin adventiste. Je ne me sens pas légaliste, pas plus que quelqu'un qui adhère à une religion ou à Dieu par peur de l'enfer, pas plus que celui qui croit qu'il sera sauvé par ce qu'il fait, non je crois que le chrétien sera sauvé par la foi seule. L'amour découle de la foi et est et sera toujours antagoniste au légalisme.
Écrit par : johann | 17.07.2007
Je suis adventiste. C'est dans une prédication où le pasteur parlait des chercheurs qui font des recherches sur notre église que j'ai connu le blog. Il avait raison de noter que vous permettez aux gens de mieux nous connaître mais aussi à notre église de bouger. Notre Eglise n'est pas légaliste. Nous croyons simplement que la grâce, acceptée par la foi sauve. Ceci se voit, transparait dans nos actions, nos oeuvres. Alors pourquoi tous les protestants que je connais ne voient pas cela et reste concentré sur l'idée que nous sommes légalistes ? Que doit faire notre église pour changer cette image ?
Écrit par : Goerges | 19.07.2007
Evidemment les adventistes ne dirons pas qu'ils sont des légalistes. Qu'ils enlèvent la dîme, le sabbat, Ellen White et qu'ils laissent Jésus seul. Après on pourra voir.
Écrit par : Orient | 22.07.2007
Bonjour,
Cette étiquette de légaliste concernant les Adventistes du 7eme jour est un faux problème, je suis moi même Adventiste, et sans vouloir défendre ma paroisse, je pense que seule la Bible se doit de donner les réponses, elle s explique par elle même, ce qui enlève les préjugés, subjectivité et autres concepts mal interprétes. Je n ai pas les références bibliques, mais dans une concordance il serait aisé de retrouver les versets qui soulignent l importance du sabbat,observé tant dans l alliance avec le peuple d Israel, que dans le nouveau Testament le Christ et les premiers chrétiens l ont observé, la dîme a aussi son importance, le Christ n a JAMAIS remis en question la Loi:.. le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas, il ne sera enlevé pas un iota de celles-ci..., je cite le texte de mémoire, il faudrait avoir la référence exacte, dans les évangiles en tout cas.
Quant à la santé, l homme est un tout , c est un être holistique, corps, âme et esprit, il est évident, que quand l un ne fonctionne pas correctement, il influe sur les autres, par ex. une baisse de moral a des répercussions sur le physique, et inversement, dans la nécessité de garder un corps sain dans un esprit sain, d ou éviter toutes sortes de drogues douces ou dures, un régime végétarien équilibré de préférence, la viande n est pas le meilleur aliment nutritionnel, et il est prouvé scientifiquement qu elle rend agressif...bref, ce sont des règles de santé simples, observées par le commun des mortels, et qui ne sont en aucun cas une question de salut, je ne serai pas sauvée parce que je suis végétarienne par ex., mais parce-que Christ est mort pour moi, pour le pardon de mes péchés, et ce n est qu en lui, par le moyen de la foi, qu il m accorde cette grâce, mes péchés sont pardonnés, je suis donc une nouvelle créature, nait de nouveau, qui en contrepartie, par Amour, obéit à sa Loi, qui somme toute, n est pas pénible, si on les prends comme des gardes-fous, des conseils donnés pour notre bien-etre spirituel, mental, et physique.
Je souhaite à tous les lecteurs de vivre ces choses...
Nadia.
Écrit par : Nadia | 24.07.2007
Bonjour !
Je suis un ancien adventiste. Ces chrétiens abordent les écritures sur la base de l'interprétation de l'esprit de prophétie et du Bible commentary. C'est là un très gros problème ! Il proclame le sola scriptura par exemple aux autres dénominations alors qu'eux-mêmes ne le font pas. Soit dit en passant, le sola scriptura n'est pas biblique... Même chose pour le sola fides... La foi seule sauve ! Pour eux, le fruit de la foi est l'observation des dix commandements. Les deux sont inséparables. La foi vous permet de recevoir le Saint Esprit qui vous rend capable d'obéir aux dix commandements, surtout le sabbat (sceau de Dieu dont la contrepartie est la marque de la bête et donc, du dimanche).
Les adventistes sont les seuls à présenter la Torah en deux parties distinctes, le cérémoniel (effacé à la mort du Christ) et les dix commandements. Les juifs ne font jamais cette distinction. La Torah demeure un TOUT UNIQUE. La raison principale de cette division est de garder intacte l'une de leur colonne principale, l'observation du sabbat. D'alleurs Ellen White a manqué au sabbat pendant près de 9 ans.
L'apôtre Paul avait affirmé dans l'épître aux Galates que la loi était un pédagogue pour nous conduire à Christ. Lorsque Christ fut venu, nous ne sommes PLUS SOUS L'AUTORITÉ de ce pédagogue, mais sous l'autorité de Christ. J'ai chez moi trois enfants. Lorsque je les conduis à la garderie, ils sont sous leur autorité JUSQU'À ce que je vienne les chercher. Dites-moi, lorsque je les ai recueilli, sont-ils encore sous l'autorité de la gardienne ? Ou sous mon autorité ? C'est exactement ce que Paul va développer dans son épître !
Lisez cette épître sans Ellen White et relisez le pendant 1 mois... Je vous garantie que quelque chose va se passer...
D'autre part, lorsqu'ils citent Mat 5 pour dire que la loi demeurera en vigueur, c'est qu'ils omettent de lire JUSQU'À ce que tout soit accompli.
Jésus dit ceci : «Gardez mes commandements comme j'ai gardez les commandements de mon Père». Dit-il, Gardez les commandements de mon Père comme je les ai gardé ! Absolument pas ! Il dit de garder SES commandements (ceux qu'il a LUI_MÊME commandé de garder) de la même manière qu'il a gardé les commandements de son père.
C'est exactement ce que Jean dira en disant : «Voici SON commandement (Les commandements de Dieu que tout chrétien est appelé à garder avec persévérance) CROIRE AU NOM DE JÉSUS ET AIME TON PROCHAIN COMME TOI MÊME.» IL n'est plus question de dix commandements ici.
Vous savez les adventistes sont forts à utiliser le grec. Il y a deux termes qu'ils ne disent pas à leur membre. Cela concerne deux textes clefs cités à qui mieux mieux, apo 14, 12 et 12, 17. Normalement Jean, lorsqu'il désigne les dix commandements préciséments, il utilisera le terme «NOMOS». Lorsqu'il désigne les instructions du Christ, il précise le terme «Entalaneh». Ce qui est curieux, c'est précisément cette dernière expression qui est utilisé dans ces deux versets... Le terme NOMOS n'apparaît nullement. Alors à vous de juger !
Steph
Écrit par : Stephane | 24.07.2007
je pense que tu as oublié la négation de l'enfer et 1844.
Après rtout ça que reste il des particularités adventistes.
Je ne vois pas en quoi le sabbat, la dime ou autre chose est un signe de légalisme.
Les évangéliques non adventistes qui pratiquent la dime sont ils légalistes? Les juifs qui pratiquent le sabbat sont ils légalistes, alons soyons mesurés dans nos propos...
Écrit par : johann | 24.07.2007
Il faut faire une distinction entre l’enseignement de l’Eglise adventiste et la diversité des comportement des membres imbibés de différentes cultures puisque l’Eglise se veut internationale.
Dans cette diversité, le comportement des adventistes issus des régimes politiques communistes de l’Est est différent de celui des régimes d’Amériques du Sud. Et ceux d’Amérique du Nord sont différents de ceux d’Asie, du Corée ou du Moyen Orient.
Au sein de la francophonie, nous trouvons des différences de regards et de compréhension. Par exemple, j’ai vu aux Antilles françaises, sur le toit d’une église adventiste, au lieu d’un clocher, les tables de la loi. Etrange pour les adventistes qui considèrent l’importance de la grâce. Etrange contradiction avec l’Ancien Testament qui montre par exemple avec la pédagogie du sanctuaire que le décalogue ne se trouvait pas dans le parvis mais dans l’arche. Parfois, certains veulent utiliser les 10 commandements pour accéder à l’Eglise tout d’abord, au salut, ensuite. Je ne suis pas de ceux là.
Le légalisme est une déviance, que nous rencontrons plus souvent dans certains territoires en voie de développement que dans d’autres. Le légalisme menace toutes les églises chrétiennes dans un sens ou dans un autre. Il est facile d’utiliser le comportement de celle-ci ou de celle là, de celui-ci ou de celui là pour en faire une généralité.
Le salut biblique ne vient pas en fonction de la fidélité à un code, fut-ce le décalogue qui n’a aucune valeur rédemptrice en lui-même, mais le salut vient toujours du rédempteur, un être vivant. La fidélité reste une conséquence, jamais un moyen et encore moins une œuvre.
Écrit par : Jean-Paul | 26.08.2007
Bonjour Steph,
Ceci est un message pour vous et tous ceux qui ont lu la fin de votre lettre sur Apocalypse 14: 12 et 12: 17.
Quelqu'un a écrit sur vos remarques accusatrices, je traduis du néerlandais: "Le commentaire de cet homme est stupide. Il ne sait pas de quoi il parle. Le terme grec "nomos" signifie "loi". Le terme grec "entolas" qui est employé dans Apocalypse 14: 12 et 12: 17 signifie: "commandements". La loi de Dieu consiste de dix commandements et il s'attend à ce que les dix soient observés. C'est une caractéristique des véritables enfants de Dieu (qui sont appelés les restes de sa postérité) en opposition à ceux qui n'observent pas fidèlement les commandements de Dieu et "qui adorent la bête" en qui suivent les règles que la bête prescrit."
Voilà, chers lecteurs, une clarification sur le commentaire de Steph.
bye
Écrit par : apollinaire | 27.08.2007
Juste une précision pour le chercheur : il serait incorrect de conclure que "dans la chronologie de leur apparition dans l'adventisme" certaines doctrines comme le sabbat ou la loi "arrivèrent avant une lecture en termes de grâce."
1. Dès le début de leur mouvement, les adventistes du septième jour reconnurent unaniment que la grâce était la seule condition au salut. Elle s'imposa tellement à eux comme une évidence bibique qu'elle ne fut jamais un sujet de discussion ou de polémique durant la période initiale de recherches bibliques et de fondation doctrinale (les "conférences du sabbat" de 1845-1848) - quand plusieurs pilliers de la théologie adventiste (le retour du Christ, le sabbat, le jugement, l'état des morts) furent établis.
2. En revanche, il est vrai qu'ils eurent tendance quand ils évangélisaient à de ne pas trop insister sur les doctrines communes aux autres chrétiens. Puisque les protestants acceptaient la doctrine du salut par la grâce, ils n'avaient pas à les convaincre sur ce point. De leur point de vue, il ne leur restait plus qu'à les convaincre d'accepter les autres doctrines - souvent par de nombreux arguments.
3. Avec le temps, une telle approche produisit malheureusement une fâcheuse impression - celle que les adventistes accordaient plus d'importance à la loi qu'à la grâce. Les adventistes eurent beau s'en défendre: on les labellisa comme étant légalistes.
4. Les co-fondateurs de l'Eglise, Joseph Bates, James White, Ellen White et quelques autres ne cessèrent jamais de prêcher sur la grâce mais après la mort de Bates et de son mari en 1881, Ellen White se sentit seule dans ses efforts pour convaincre les prédicateurs adventistes de présenter les choses de manière plus équilibrée et moins argumentative.
5. Ellen White trouva finalement des alliés avec Alonzo Jones et Ellet Waggoner qui présentèrent les choses - notamment durant la session de la Conférence Générale de 1888 - de manière plus équilibrée (en particulier sur la relation entre la foi et les oeuvres). C'est ce ré-équilibrage de présentation qui peut peut-être donner l'impression que certaines doctrines adventistes "arrivèrent avant une lecture en termes de grâce".
6. Sur la grâce et la loi, les adventistes ne sont pas des originaux mais restent dans une tradition bien protestante de Sola Scriptura. Le propagateur chrétien le plus célèbre sur ce point ne fut nul autre que John Wesley, le fondateur du méthodisme. Or comme chacun sait, beaucoup de millérites furent méthodistes à l'origine.
7. Relisez les sermons et la biographie de Wesley. Vous serez surpris des nombreuses similitudes avec les adventistes. Ellen White utilisa souvent ses expressions. Wesley croyait et prêcha fortement que le salut était par grâce, que la loi n'était pas abolie, que le chrétien était progressivement transformé (la sanctification), que la grâce et la loi ne s'opposaient pas. N'étant pas anti-nomiste (contre la loi), les critiques pleuvèrent sur lui. L'accusation la plus courante fut qu'il était un légaliste.
8. Pour les adventistes, John Wesley poursuivit l'oeuvre de la Réforme en redécouvrant la doctrine de la sanctification par la foi, tout comme Martin Luther redécouvrit la doctrine de justification de la foi.
Écrit par : Jean-Luc Chandler | 03.09.2007
Cher JL Chandler, Je vois dans vos précisions que des renforts dans l'idée que l'adventisme ne peut être considéré comme une organisation légaliste. D'autre part, dans le début de votre remarque vous évitez les parenthèses que j'ai pris soin de porter, donnant un autre sens aux propos. Je disais, notez:
"Il est vrai cependant que dans la chronologie de leur apparition dans l’adventisme (ce qui est loin d’être évident à construire) certains arrivèrent avant une lecture en termes de grâce. Ce qui est plus important à retenir, c’est la relecture, l’interprétation nouvelle et dynamique que permet le concept de grâce actuellement dans l’adventisme".
La dernière phrase est plus importante que le reste. En effet la reconstruction historique de l'apparition d'une croyance dans un groupe est chose difficile et jamais assise. Des débats peuvent toujours exister. Ce qui importe pour le sociologue, c'est la lecture actuelle, les représentations, que font les individus desdites croyances. Dans le cas adventistes je persiste à croire et à affirmer fort des enquêtes, que nous ne sommes pas face à du légalisme. Même si comme le notait Jean Paul, que les dérives existent partout. Arriver à démêler pour cela si l'oeuf est né avant la poule ou le contraire, s'est intéressant. Mais plus pertinent est ce que font les gens de l'oeuf et de la poule !
Ceci dit les références à Wesley sont parfaitement éclairantes. C'est pour cela que je faisais rapidement référence à Wagonner. Déjà une précision: je reviendrai sur l'ouvrage "Seeking a sanctuary. Seventh day adventisme and the american dream" dont je réalise une lecture critique pour une revue spécialisée, et qui est ici très intéressant en offrant une lecture historique rapide pour déboucher sur une sociographie de l'adventisme
Écrit par : fades | 03.09.2007
Cher Fabrice Desplan, il me semblait que vous aviez un peu de mal à situer le moment de l'acceptation de la doctrine du salut par la grâce au sein des adventistes du septième jour au cours du développement de leurs doctrines, d'où l'inclusion de votre parenthèse "ce qui est loin d'être évident à construire".
D'accord avec vous que la sociologie s'intéresse avant tout aux comportements dans le présent mais parfois le passé nous fournit un éclairage sur ces mêmes comportements. Une compréhension correcte de la chronologie du développement des doctrines adventistes n'est pas inopportune pour éclairer notre lanterne sur des attitudes présentes. Grâce à l'histoire, je note deux choses:
1. Que contrairement à une idée répandue, les adventistes n'ont pas redécouvert la doctrine du salut par la grâce en 1888, comme par après coup, 44 ans après 1844 et la fondation progressive de leurs doctrines majeures. Cette utile précision change tout. Je vous recommande vivement les ouvrages de l'éminent historien adventiste Georges Knight qui a beaucoup écrit sur la chronologie - plus évidente qu'on ne croit - des doctrines adventistes.
2. Que les historiens adventistes s'accordent à penser que Dudley Canright, un pasteur adventiste qui quitta le mouvement en 1884, est le principal responsable (avec quelques dissidents) de l'accusation persistente d'un adventisme légaliste. Par ses écrits, il attaqua amèrement les adventistes. Jusqu'à aujourd'hui, ses écrits sont la principale source de certains penseurs chrétiens quand ils reprochent aux adventistes d'être légalistes. Içi, on voit bien que l'histoire peut avoir un impact direct sur la perception présente des choses.
Curieusement, plus personne ne songe aujourd'hui à adresser ce reproche à John Wesley, le plus grand propagateur de la sanctification par la foi, qui a tant inspiré la compréhension adventiste du salut et de la vie chrétienne. Allez savoir pourquoi.
A l'appui de vos enquètes, vous avez le courage de dire que rien ne justifie l'accusation généralisée de légalisme au sein de l'adventisme. Cette observation remarquable mérite d'être soulignée et applaudie.
Écrit par : Jean-Luc Chandler | 04.09.2007
Tout à fait d'accord. L'idéal serait de communiquer sur le sujet avec une double voix (e), l'historien et le sociologue.
Écrit par : fades | 04.09.2007
Pour mieux cerner la réalité, le sociologue devrait aussi demander aux adventistes ce qu'ils pensent de ce certains appellent des "règles austères qui empêchent l'épanouissement,... une religion de la règle, des obligations, des normes, des contraintes". Car à y regarder de plus près (ce point est souvent mal compris), on s'aperçoit que la plupart d'entre eux les considèrent comme une réponse aimante et volontaire à l'amour de Dieu, non comme la cause du salut - le légalisme -ou comme des obligations mais comme la CONSEQUENCE, les fruits et les bénédictions de ce salut.
On décrit le système de la dîme. Les adventistes fidèles dans ce domaine observent - ce qui ne manquera pas d'intriguer le socioloque - qu'elle contribue à leur prospérité matérielle. Pourtant, l'adventisme ne prêche pas un évangile de la prospérité.
On décrit leurs principes de santé. Aujourd'hui les scientifiques réalisent que les adventistes fidèles dans ce domaine vivent plus longtemps et sont en meilleur santé que la majorité des gens dans le monde. Voir par exemple le récent reportage sur Loma Linda lors du JT de 20h de France 2 du 13 août.
On décrit l'observation du sabbat. Les adventistes fidèles dans ce domaine savourent ce jour de repos comme le point fort spirituel de la semaine, une fête en famille et un vrai antidote contre le stress.
On décrit leurs valeurs familiales. Les adventistes fidèles dans ce domaine ont moins de familles brisées, mono-parentales, d'enfants mal ajustés et de traumatismes psychologiques que la moyenne de la population.
Partout, on observe que ces règles dites "austères" libérent les gens de nombreuses adonnances, apportent une meilleure qualité de vie et favorisent une progression dans l'échelle sociale.
En termes de marqueting, ces "règles austères" seraient peut-être les meilleurs "arguments de vente" de l'adventisme. Car dans les faits, les adventistes font dans la transformation holistique - physique, mentale, sociale et spirituelle - de l'individu. Dans le monde protestant, ils possèdent notamment le plus grand nombre d'institutions médicales et scolaires.
John Wesley, qui ne prêchait pas non plus un évangile de la prospérité, observait déjà à son époque que ces "règles austères" de générosité et de vertu produisaient des bénédictions spirituelles, des équilibres sociaux et de la prospérité matérielle parmi les méthodistes.
Ce que certains appellent "des règles austères qui empêchent l'épanouissement... des obligations", l'adventiste ne se sent pas forcé, contraint de les appliquer. Les appliquer, c'est sa réponse aimante et volontaire à l'amour de Dieu. Il les voit bien comme une source d'épanouissement et une libération de certains maux et esclavages (alcoolisme, maladies, déchirures, etc). Et il ne peut s'empêcher de constater qu'elles procurent de nombreuses bénédictions, même si elles ne sont pas le but premier de ses motivations.
Écrit par : Jean-Luc Chandler | 05.09.2007
Les éléments en question on été déjà l'objet de réflexion. Je reviendrai sur l'idée de règle austère dans le deuxième volet du débat en essayant de mettre le cas adventiste en perspective avec le religieux minoritaire aujourd'hui en France. Disons déjà que je tenterai de dire que la qualification de "légalisme" découle d'une quête de fidélité. Cette recherche de cohérence interne de l'adventisme est en décalage avec un monde moderne et donc par effet de puissant dégradé, apparait comme austère (sans l'être du point de vue des gens qui vivent lesdites règles).
Pour ce qui est de la dîme, j’insiterai que sur ce point, Bull Malcom présente une fine étude de celle-ci dans un volume de Social Compas. Vous faites plutôt allusion aux études économiques de la dîme. Aucune n'a été effectuée en montrant de manière incontestable l'effet d'enrichissement, même si j'insiste de nouveau sur le fait qu'il y a ici un vide d'étude comparative. Et tant mieux car l’adventisme serait vite qualifié de cercle de cotisant qui veulent devenir simplement des riches. Il aurait fallut faire des comparaisons économiques denses. Certainement elles concluraient que la dîme n’est pas déterminante serait-ce par qu’il existe la même constatation dans des groupes religieux où elle n’est pas pratiquée.
Pour le sociologue la parole de l'individu dans le groupe est une donnée de première qualité. Mais une donnée critique. Quand les individus attribuent à la dîme la cause d'un accroissement du pouvoir d'achat je ne suis pas dubitatif, mais je pense qu'il faille aller plus loin, car les cas contraires font légion, tout en pensant que si l’individu fait le rapprochement entre dîme et « prospérité matérielle » c’est qu’il faille creuser. Surtout, surtout, on ne peut pas trouver une cause déterminante entre la dîme et ladite prospérité (sans pour autant nier cette possibilité). Personnellement j'ai une piste de réponse plus complexe. La pratique de la dîme apparaît très forte dans certains parcours de conversion (cf. ici la page trop rapide sur les parcours de conversion). Elle très assidue chez ceux qui ont une forte pratique comparative. De fait on retombe pour ce qui est de la dîme dans les explications wébériennes. En effet l'accroissement matériel et/ou la prospérité seraient plus dus à un ensemble de causes que j’attribue à la dynamique qu'impulse l'adventisme, aux nouvelles pratiques, brefs au mode de vie et aux valeurs adventistes. Le discours des individus attribuant à la dîme les raisons une augmentation matérielle cache donc un ensemble de causes, religieuses, adventistes, plus large, mais dont la dîme ne serait que l'aspect émergé de l’iceberg. Pour expliciter en faisant simple, on comprend bien ce que je dis avec les expériences adventistes dits de « Fonds de placement ». Il s’agit (pour ceux qui ne connaissent pas) d’une expérience intime avec Dieu, des engagements que font les individus, pouvant entraîner une contre partie matérielle. Ce qui importe avec le fond de placement c’est l’expérience religieuse et non le gain financier éventuel. Il en va de même à mon avis de la dîme, qui est en en aval de pratiques et croyances Qu’en déduire plus largement au sujet de la dîme. La prospérité est surtout liée aux liens entre valeurs protestantes et capitalisme (rigueur, engagement, honnêteté, risque, confiance, moralité…), ce qui justifie le lien avec Weber. Ainsi on échappe aux critiques simplistes qui font de la dîme uniquement un outil de gain matériel, à l’image de pratiques dans certains cercles religieux ésotériques. D’autre part, on a également une bonne piste explicative des individus qui déclarent connaître un accroissement de leur pouvoir d’achat dans des groupes religieux où la dîme n’existe pas. Evidemment nous ne sommes pas là dans un évangile de la prospérité mais, dans une lecture en terme de grâce avec des conséquences matérielles plausibles. Je dis bien plausible car la majorité des expériences de fond de placement et dîme ne débouchent pas sur un accroissement des capacité financière des individus. Il y a surtout une expérience que ces derniers considèrent bien plus riche et dense.
Tout cela pour dire qu’il y a chez les adventistes une vision expérientielle forte, donc de la grâce et non une recherche de contreparties en observant des règlements, même si la dérive existe.
Pour ce qui est de la place de la santé, ici aussi j’ai déjà affirmé, comme le disait Anne Marie Topalov, que l’adventisme est une religion de la santé. Depuis plusieurs décennies l’administration américaine participe au financement d’enquêtes qui concluent toutes à « l’avantage santé adventiste ». Le fait que l’adventiste possède le second réseau humanitaire et de santé religieux (si on considère la croix rouge encore religieuse !) est un prolongement du soin porté à faire des membres des individus qui gèrent de manière optimale leur santé.
Rien de légaliste en cela, sinon des conséquences sur le réel, le présent, le vécu, qui sont heureuses. Et tant mieux si une lecture en terme de grâce procure des résultats si concrets et qualitativement appréciables. On est bien dans une organisation religieuse à l’ascèse intramondaine comme disait Weber, c’est-à-dire dont les croyances poussent les individus à avoir des pratiques, des comportements qui influent le monde et participent à le façonner.
Écrit par : Fades | 05.09.2007
Permettez-moi de préciser ma pensée afin de dissiper quelques possibles malentendus.
A première vue, l'observateur extérieur est surtout frappé par les particularités du mode de vie adventiste. Non parce qu'elles sont bizarres, délirantes, originales ou ésotériques mais parce qu'elles impressionnent. Cette discipline de vie stupéfie. D'où parfois la critique récurente de légalisme: "les adventistes doivent croire au salut par les oeuvres ou doivent y être forcés par leur organisation".
C'est une vision essentiellement négative: "ils ne boivent pas, ils ne fument pas, ils ne mangent pas ceci ou cela, etc". Ce n'est pas nouveau. Les médias français ont parfois des commentaires caricaturaux sur le "work ethic" protestant, la morale puritaine ou l'austérité calviniste. C'est regrettable mais c'est comme cela.
L'adventiste est très attaché à la doctrine du salut par grâce et à la liberté de conscience. Il ne saurait donc être question d'acheter son salut ou de se soumettre à des obligations à cause d'une organisation. Il croit simplement que ces règles sont bibliques et bénéfiques. Par conséquent, il porte un regard positif sur ces règles dont il ressent les bienfaits, même si profiter de leurs bénéfices n'est pas sa motivation première. Il y adhère en toute liberté et en pleine conscience.
Juste un mot sur la dîme. L'adventiste note qu'elle ne l'appauvrit pas matériellement. Bien au contraire - je le maintiens. C'est ce que j'entendais en parlant de "prospérité" (et qui n'est pas toujours mesurable en termes financiers). Il ne sagit pas içi de capitalisme, c'est-à-dire de la poursuite et de l'accumulation des biens temporels parfois de manière effrénée. Comme vous l'avez superbement noté, c'est une démarche de foi, d'amour pour Dieu, d'expérience avec Dieu, de dépendance de lui, qui fait confiance à sa capacité de pourvoir à ses nécessités.
La dîme, je vous l'accorde, n'explique pas à elle seule ce phénomêne. Plusieurs études réalisées par des chercheurs adventistes et les observations des missionnaires montrent une tendance constante à travers le monde: l'adventisme (c'est valable pour le christianisme en général) pousse les gens vers le haut à cause de son emphase sur l'éducation, la vie familiale et la santé. Ceci a des répercussions sur leur niveau et qualité de vie. On s'en aperçoit particulièrement dans les pays du tiers monde.
Écrit par : Jean-Luc Chandler | 05.09.2007
Chandler et Fades ont bien expliqué leur point de vue en termes savants et dignes.
Quelque chose de plus terre à terresur le soi-disant légalisme des adventistes. Vous connaissez Daniel? Non? Lisez le premier chapitre de ce fascinant livre. Le jeune Daniel (et ses trois amis), étaient-ils légalistes? Et ses trois amis du chapitre 3, des légalistes? Et Daniel, l'octogénaire du chapitre 6, encore légaliste à cet âge-là? Pour ces croyants fidèles, le légalisme n'existait pas. Pour eux, c'était l'obéissance, la fidélité à Dieu. Et ils étaient prêts à risquer leur vie pour rester fidèle à Dieu. Et de quoi s'agit-il dans Daniel: rester fidèle aux principes alimentaires. Les trois amis du chapitre trois sont prêts à mourir parce qu'ils ne veulent pas s'incliner devant une statue. Des légalistes? Ou des enfants de Dieu fidèles et obéissants? L'octogénaire (80 ans) Daniel qui continue à prier trois fois par jour devant sa fenêtre ouverte sachant que c'était interdit de prier à un autre "dieu" que le roi, et qu'il risquait la fosse aux lions s'il était attrapé. Un légaliste ou un serviteur fidèle de Dieu? Laissons Dieu même dire ce qu'il en pense: Daniel 9: 23 "Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer; car tu es un BIEN-AIME." 10: 11 "Puis il me dit: Daniel, homme bien-aimé, sois attentif aux paroles que je vais te dire." 10: 19 "Puis il me dit: Ne crains rien, homme bien-aimé, que la paix soit avec toi! courage! courage!" Par trois fois Dieu appelle Daniel "bien-aimé", en d'autres termes Dieu lui dit: Daniel, je t'aime. Bonne expression d'approbation de la part de Dieu pour tout ce que Daniel a fait: sa foi, son obéissance, et sa fidélité. Et pourquoi est-il obéissant et fidèle? Parce qu'il aimait Dieu. C'est toujours le même principe: amour suivi par l'obéissance, la fidélité. Quel était le problème avec les Israélites? Manque d'amour pour Dieu suivi par l'infidélité, l'incrédulité, la désobéissance (cf. Hébreux 3, 4, Romains 11: 20). Dieu ne lui a pas adressé de reproches à cause de son "fanatisme" alimentaire de leur fidélité aux commandements de Dieu. Il ne leur a jamais dit: vous êtes une bande de légalistes, vous n'y comrpenez rien! Au contraire, ils étaient les bien-aimés de Dieu. Ils étaient beaucoup aimés par Dieu. Pourquoi? Pour leur foi, leur fidélité et leur obéissance.
Est-ce que Dieu a changé aujourd'hui? Ou sont-ce les hommes modernes qui ont changé? Qui veulent faire à leur tête? Paul nous répond dans 2 Timothée 3: 1-5 "Sache que dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, . . . blasphémateurs, irréligieux, . . . déloyaux, . . . ennemis des gens de bien, . . . aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force." et 4: 3, 4 "Car il viendra un temps où les hommes ne voudront plus rien savoir de l'enseignement authentique. Au gré de leurs propres désirs, il se choisiront une foule de maîtres à qui ils ne demanderont que de leur caresser agréablement les oreilles. Ils détourneront l'oreille de la vérité pour écouter des récits de pure invention."
Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que tous les serviteurs de Dieu sont bien aimés? Non, et poruquoi pas? On peut avoir confiance dans un bien-aimé de Dieu et sans hésiter suivre son exemple, bien que beaucoup de chrétiens aujourd'hui appelleraient Daniel un grand fanatique et légaliste, enfin un véritable "adventiste". Si être fidèle à Dieu et lui obéir est étiqueté comme étant légaliste, alors je veux en être un, comme Daniel et ses amis qui furent des bien-aimés de Dieu. Tant pis pour les accusateurs. Je préfère être un bien-aimé de Dieu comme Daniel et ses amis, que d'être approuvé par les chrétiens non "légalistes". Daniel était un exilé, un esclave, prisonnier de guerre, mais un homme de Dieu et de principes. Il n'avait rien à dire à Babylone et la moindre infraction entraînerait la mort. Quel honneur de pouvoir manger la nourriture du roi! Une telle chose ne se refuse pas quand même, surtout quand on est esclave. Ce serait cracher à la figure du roi! Jouer avec se vie! Sinon il aurait pu consommer ces choses avec modération. N'est-ce pas ce qu'on recommande de nos jours? Il ne faut pas être fanatique, légaliste, Daniel. Tu sais que le royaume de Dieu n'est pas le manger ou le boire. Sois flexible Daniel. T'es prisonnier ici. Ce n'est qu'une fois, arpès ce sera fini. Il ya des choses plus graves que cela. T'es vraiment seul à faire cela. Tu seras jamais accepté Daniel. Mais Daniel n'en pensait pas ainsi. 1: 8 "Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait." Daniel était un homme de principes, de caractère, de foi et Dieu l'appelait son bien-aimé et pas fanatique légaliste. Le sommes-nous aussi aux yeux de Dieu avec notre flexibilité et notre vie facile moderne? La résolution de Daniel de ne pas se souiller n'était pas une affaire périphérique, secondaire pour Daniel. C'était important pour Daniel à telle enseigne qu'il était prêt à riquer sa vie. Si les chrétiens modernes et flexibles ont raison, alors Dieu et Daniel et ses amis se sont gravement trompés. Ils ont risqué leur vie inutilement et ont mis en danger la vie des serviteurs sans raison. Désobéir au roi était une question de vie ou de mort. Daniel a tout risqué et tout cela simplement pour un peu de "bonne" nourriture et de "bonne" boisson. Pauvre Daniel, ce "légaliste fanatique"??? Mais est-ce que Daniel ne savait pas ce qu'il faisait à ce moment-là? Est-ce que nous le savons mieux que Daniel maintenant en 2007? Est-ce que Daniel manquait vraiment de connaissance? Mais pourtant l'approbation de Dieu reposait sur l'attitude décisive et la fermeté de Daniel, car Dieu leur accorda "à ces quatre jeunes gens de la science, de l'intelligence dans toutes les lettres et de la sagesse; et Daniel expliquait toutes les visions et les songes. . . . Il les trouvait dix fois supérieurs à tous les magiciens . . ." (versets 17-21). Dix fois supérieurs que les sages du royaume. Où sommes-nous avec notre sagesse? Si nous prétendons le savoir beaucoup mieux que Daniel, nous pouvons dire sans rougir que nous nous trompons et que nous sommes présomptueux.
Écrit par : apollinia | 05.09.2007