Regard médiatique sur la relation entre sexe et religions : la leçon Suisse et le zoom sur l’Eglise Adventiste. (07.12.2007)
La sexualité, sous son angle de l’éros, du plaisir, est souvent présentée comme opposée à la religion. Les églises seraient des espaces où l’on ne parle pas de sexe. Les positions y seraient figées et les évolutions inexistantes. Encore une fois il s’agit de préconceptions sur le religieux, surtout le religieux minoritaire de type évangélique. En ce sens, il faut saluer l’initiative d’Espace 2 la radio culturelle du réseau de la Radio Suisse Romande. Fabien Hunenberger, journaliste? vient de réaliser une série d’émissions au titre limpide : « Les Eglises et le sexe ». Occasion de voir comment la réputation quasi castratrice des églises s’est construite et surtout, comment celle-ci reste erronée en des points ou, à l’opposé? quelque peu méritée (rire).
La sexualité, sous son angle de l’éros, du plaisir, est souvent présentée comme opposée à la religion. Les églises seraient des espaces où l’on ne parle pas de sexe. Les positions y seraient figées et les évolutions inexistantes. Encore une fois il s’agit de préconceptions sur le religieux, surtout le religieux minoritaire de type évangélique. En ce sens, il faut saluer l’initiative d’Espace 2 la radio culturelle du réseau de la Radio Suisse Romande. Fabien Hunenberger, journaliste vient de réaliser une série d’émissions au titre limpide : « Les Eglises et le sexe ». Occasion de voir comment la réputation quasi castratrice des églises s’est construite et surtout, comment celle-ci reste erronée en des points ou, à l’opposé quelque peu mérité (rire). L’initiative est particulièrement salvatrice, si je peux me permettre cette association de terme. En effet, le religieux en général souffre de deux stigmates concernant le sexe.
Le premier, nous l’avons dit c’est le mythe de la castration. Oui, la religion dans l’espace chrétien n’a pas combattu cette image et a, au contraire, donné les verges pour être battue. Entre vœux de chasteté, péché originel, outil de procréation, perversion, virginité, le sexe n’a pas bénéficié de clémence. Pourtant, la chrétienté manipule l’image de l’amour pour parler de l’idéal relationnel, tout en y intégrant, timidement l’érotisme assumé. Le texte biblique ne fait d’ailleurs pas, avec le Cantique des Cantiques, l’impasse sur cette évidence.
Outre la castration, l’imagerie populaire récente, avec la problématique des sectes a renvoyé la sexualité dans un autre mythe, celui de la manipulation. Les chefs religieux, comme des gourous, soumettraient à guise les jeunes filles, vierges de préférence. Là est un effet du cannibalisme médiatique, qui vise à résumer toutes situations sociales à des cas particuliers.
Voulant sortir entre ces deux pôles, Fabien Hunenberger a interrogé différents spécialistes qui éclairent, sans détour et grivoiserie la question du lien entre églises et sexe. L’émission Suisse A vue d’Esprit au-delà de l’ambition pédagogique a réussi à construire une réflexion que nombreux posent, mais ne structurent pas. Il faut dire que l’exercice est loin d’être aisé. En cinq volets, A vue d’Esprit a interrogé différents intervenants sur cette relation faite d’attirance et de méfiance entre religiosité et sexualité.
Le mardi 4 décembre dernier, tout un volet d’A vue d’Esprit était consacré au cas adventiste. Invité de cette émission je présentais quelques points qui touchent de manière non exclusive l’Eglise Adventiste. C’était l’occasion de rappeler que l’Eglise Adventiste dispose de règlements clairs sur l’éthique sexuel et matrimonial. Les lecteurs assidus de ce blog savent que sur le plan pédagogique l’adventisme durant les dernières années a quitté, sur le plan de la pratique, la rigueur puritaine pour aujourd’hui faire preuve d’ouverture. C’est d’ailleurs un cheminement classique de plusieurs églises protestantes héritières des réveils anglo-saxons.
Aujourd’hui les complexités du choix matrimonial (c’est en ce sens que je parle simplement de stratégie), de l’équilibre sexuel sont abordés dans des programmations spécifiques. Quand elles sont réalisées directement dans une communauté, une réaffirmation de l’éthique et de la théologie du groupe s’effectue. Par contre sous l’impulsion des membres, au sein de structures connexes à l’adventisme officiel émergent un traitement scientifique, pédagogique qui questionne les positions théologiques. Tel est le cas d’analyses de situations sociales vécues par des membres qui ne trouvent pas chaussures à leurs pieds et le vivent mal (d’autre font le choix du célibat aussi). Oui, finalement, l’adventisme fait preuve de stabilité sur ces positions autour de la sexualité et de la matrimonialité, tout en étant un espace de dynamisme et de changement quand nous regardons le vécu des membres. Petit à petit nous reviendrons sur les éléments qui constituent les positions adventistes sur le sexe et la matrimonialité. Pour l’heure je vous laisse postcaster (on ne dit plus écouter !!) l’interview que j’ai donné lors d’A vue d’Esprit.
Déjà, je note, qu’après avoir critiqué ici les médias, il faut saluer et remercier une telle émission qui permet un échange spontané, libre et construit. De plus le montage est honnête et retraduit entièrement l’esprit et le cadre de l’interview. Je connais des médias en France qui gagneraient à appliquer l’éthique d’une telle émission !! Bonne écoute avant de revenir par la suite sur le sujet dans une prochaine note.
Pour écouter, cliquez ICI ou sur cette belle image qui introduit des sentiments (oui parce que cet élément évident reste implicite dans l'échange)
17:10 Écrit par fades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sexe | | Facebook