Un bref passage sur le blog de beverycool, et surtout la lecture de commentaires sur le CEPtisme (si vous avez trouvé mieux pour parler du tohubohu qu'entraine le CPE je suis preneur), on retrouve me semble-t-il la question de fond, à laquelle celui qui arrive à répondre clairement recevra le Nobel des Nobels: pourquoi des individus prennent part à une action, parfois collective, et qui peut paraître incongrue à certains. Sans faire des livres une sorte de clef déconnectée de la réalité, deux livres de Raymond Boudon me semblent entrer dans le débat.
Purquoi adhérer à une croyance qui apparaît à certains comme irrationnelle ou contre productive ? Raisons, Bonnes raisons, est un condensé de la vision de la rationalité selon Boudon. La particularité de l’auteur est de ne pas enfermer la raison dans sa version scientifique, causale, au sens des sciences dures. Il intègre différentes déclinaisons du terme autour de l’idée, de l’importance, de la construction, des idées de la personne qui agit et non uniquement en fonction d’une définition immuable de la rationalité. Dans le deuxième livre, L’Art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses, Boudon montre que même dans la science la notion de rationalité provoque des contre sens. Bref, voilà deux ouvrages qui s’efforcent de nous montrer que la rationalité tient à notre capacité à construire, dans la cohérence (tout n’est quand même pas rationnel), en fonction de nos parcours personnels, de « bonnes raisons » d’agir. Certainement le CEPtisme trouve là quelques pistes d'explication sur les crispations qu'il provoque. Mais aussi l'incompréhsible choix de certains (sauf pour les concernés) d'adhérer à des groupes religieux minoritaires (cas pathologiques exclus, d'ailleurs très marginaux). Je vous laisse élargir la liste des exemples.
Commentaires
Promis je les lirai ( par contre c'est beverycool )
Écrit par : beverycool | 02.04.2006