Sociologiser

L’abolition de l’esclavage est souvent réduite à la sortie du joug de peuples noirs. Pourtant la fin du système esclavagiste est certes une délivrance pour les esclaves, mais elle demeure également l’accès à la liberté pour les oppresseurs. En effet la lecture actuelle de l’esclavage, menée dans la passion du débat sur les discriminations, oublie de mentionner que l’abolition de l’esclavage est un parcours commun vers la libération. D’un côté, celui qui a le plus souffert, l’esclave, accède à la reconnaissance de son humanité, officiellement, seulement ! De l’autre, parce qu’elle est réelle que lorsqu’elle est partagée, le colonisateur découvre enfin la Liberté dans son aspect le plus jouissif, à savoir la fraternité sans borne. La mise en place d’une date commémorative en France métropolitaine, devrait permette à tous de se rendre compte que la liberté, est un espace commun, une conquête de tous, et de tous les jours. Elle nous éloigne de l’esclavage qui arrivait à persuader, même les esclaves, qu’ils n’étaient pas des hommes. D’ailleurs, dans ce déni de soi qu’a réussit le système esclavagiste, le revers de la médaille était le sentiment de toute puissance du maître, oubliant son état de mortel. Le 10 mai est une date où chacun doit se rappeler que jouir de libertés, ensemble, est loin d’être une norme dans l’histoire. Au contraire, les temps de divisions sont plus nombreux que ceux où le rapprochement, la convivialité, le respect, la fraternité, sont partagés. En ce sens, si cette commémoration débouche par une réappréciation que tous, descendants d’esclaves, de colons, de marchands d’esclaves, etc., sommes des affranchis du système esclavagiste, alors, indiscutablement il s’agira d’une réussite

pour info : http://www.comite-memoire-esclavage.fr 
 postmaster@10mai.fr (Info pour manifestations dans la région Lilloise)