Il y a 200 ans, William Miller connaissait son expérience de conversion (23.11.2016)
William Miller, réformateur leader du mouvement de réveil le millérisme est de toute évidence un meneur d'hommes. Lors de la guerre de sécession il s'est fait remarquer comme un soldat efficace face aux anglais. L'un des faits d'armes du capitaine Miller fut à la bataille de Plattsburg le 11 septembre 1814. Dans un rapport rédigé de sa main il écrit sa satisfaction d'être des 5500 soldats qui avaient mis en déroute 1 5000 anglais dont des généraux qui avaient vaincus Napoléon1. Cette séquence marqua Miller et affirma chez lui les convictions déistes. Sylvester Bliss raconte que Miller indiqua « qu'un tel résultat dans de telles circonstances adverses me sembla être l’œuvre d'une puissance plus grande que celle de l'homme seul »2.
La guerre semble avoir entraîné une distance entre Miller et les religions institutionnelles, en particulier l'église Baptiste de son éducation. Installé près de la ferme de son père décédé, il se rend peu à l'église de Low Hamton sauf lors des sermons présidés par un des ses oncles.
Bliss raconte que lors de la commémoration du deuxième anniversaire de la bataille de Plattsburg en 1816, certainement marqué par l'événement, Miller fut porté par une vague d'émotions. Le dimanche suivant, Bliss relate une nouvelle forte poussée d'émotions qui envahit Miller chargé de lire à l'église un texte sur les responsabilités des parents. Ce 11 septembre 1816 marque le début d'une quête de sens de Miller pour orienter à sa vie à partir des textes bibliques. La suite sera un puissant mouvement de réveil, Le Millérisme, dont l’Église adventiste du septième jour sera le principal surgeon.
La fin de l’année 2016 marque donc le 200e anniversaire de l’expérience de conversion de Miller selon les archives. Comme souvent dans l’Amérique du XIX cette conversion est en faite une refondation interne au protestantisme. Baptiste, même s’il avait déjà commencé à prendre des distances avec sa communauté, Miller ne va pas délaisser le protestantisme. Il va participer à le réorienter. Pas étonnant que par la suite, plusieurs leaders eux mêmes issus d’autres groupes religieux, vont le rejoindre pour fonder le millérisme. Même s’il n’a pas été fondateur de l’Église adventiste du septième jour, William Miller reste un leader charismatique, de mon avis pas assez (en faite, mal) étudié.
Le 200e anniversaire de sa conversion est l’occasion de rappeler l'apport large au protestantisme et plus largement à la pensée de Milliam Miller. Franc-Maçon, lecteur des Lumières, anti esclavagiste attiré par l’expérience de la nouvelle République de Haïti, autodidacte, Shérif et juge, fin connaisseur de l’histoire, prédicateur, stratège militaire, couturier… l’homme est dense. La fin de sa vie n’a certainement pas été à la hauteur de ses contributions au-delà même du protestantisme. Je ne suis pas historien, mais souvent, sans le vouloir, l’histoire permet la réhabilitation d’hommes par des biographies denses et non partisane. Une telle biographie dans l’espace francophone est à réaliser, surtout que Miller a été influencé par des auteurs et acteurs de la révolution française, dont le fameux député du Pas de Calais, Thomas Paine.
1 Mervyn Maxwell, Tell it tothe World, Pacific Press Publishing, 1976
2 Sylvester Bliss, Memoirs of William Miller, Boston, 1853.
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