Près de 50% des nouveaux convertis quittent l'Eglise adventiste du septième jour (27.11.2016)
Les nouvelles statistiques publiées par l’Église adventiste du septième jour conduisent à souligner deux points. Premièrement c’est une organisation religieuse en forte croissance. L’adventisme dit du sud (Afrique, Brésil… ) contribue grandement. Mais globalement, bien que l’on compte plus de 19 millions d’adventistes, presque un converti sur deux abandonne les rangs. Si en 2000 43 % des convertis officiels (baptisés) désertaient, en 2015 ce taux est de 49 %. C’est exactement celui que m’indiquait Régis Dericquebourg pour les jéhovistes mais une génération. Commentant ces données, Religioscope fait le parallèle avec l’Église des saints des derniers jours via la célèbre étude de Charles Carter (2011). Par projection, la revue Adventiste Magazine note qu’en l’absence de ce phénomène le contingent adventiste serait de 50 millions d’individus.
La constatation est double concernant les causes des désaffections. Premièrement des explications sont extra ecclesia. C’est dans les caractéristiques des sociétés où les déconversions sont nombreuses qu’il faille regarder pour comprendre le phénomène. Cela conduit à la deuxième cause. En quoi l’adventisme a t-elle intégré les changements des sociétés séculières pour être en phase avec les questions, attentes, besoins, des individus de ces dites sociétés ?
C’est dans cette deuxième assertion où il faut rechercher au sein même de l’adventisme que l’organisation religieuse qu’est l’Eglie adventiste peut plus facilement agir.
La difficulté d'une Eglise à l'organisation mondiale est d'arriver à adapter son fonctionnement, son discours localement en fonction des spécificités de terrain. Attirée par les facteurs de succès dans des régions du monde aux exigences différentes et souvent opposées aux contextes des sociétés sécularisées, la SDA ne semble pas avoir trouver le bon équilibre. Le rejet de l'ordination des femmes sous le poids de l'adventisme du sud en est une illustration. En d'autres termes les facteurs de succès dans un coin du monde peuvent devenir un frein dans d'autres régions! Un sacré casse-tête pour des dirigeants d'une organisation à l'approche holiste, centralisée. Ce n'est évidemment pas une spécificité adventiste.
Mon enquête en cours de finalisation sur les raisons des déconversions à l’Église adventiste du septième jour en France me permet déjà de souligner que la capacité de cette communauté à adapter son langage, ses actions, son management, sans pour autant changer ses croyances est un enjeu fondamental. Mais le résoudre implique de tisser des liens avec des experts extra ecclesia, ce qui est loin des habitudes. Et justement, ce sont les habitudes qui expliquent en grandement les déconversions.
Les déconversions renvoient donc à la capacité de l'Eglise adventiste du septième jour à se réinterroger. C'est le plus difficile. D'ailleurs il n'existe aucune organisation religieuse, politique... qui influence directement plus de 19 millions de personnes et qui arrive à développer une grande flexibilité.
13:17 Écrit par fades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : statistiques, eglise adventiste du septième jour | | Facebook