Religion de la santé, médecine parallèle et conventionnelle. (03.12.2006)
L’une de mes activités consiste à accompagner la formation de secrétaires médicales en évaluant leurs connaissances. Celles-ci doivent aujourd’hui, de plus en plus maîtriser une somme de savoir allant du droit à l’anatomie, en passant par l’allopathie et la déontologie. Entre autre les secrétaires médicales distinguent très bien "médecines parallèles" et "conventionnelles" en France. Il me semble que se dresse là une spécificité des religions de la santé, dont l’adventisme est de mon avis un exemple.
La médecine conventionnelle ou traditionnelle est en France la plus pratiquée. Elle est reconnue par une pluralité d’organismes (CNAM, Ministères de la santé, Ordres médicaux…). Ses acteurs sont formés et sanctionnés dans des lieux institutionnels. Ils exercent généralement une activité médicale ou paramédicale. Les codes de la santé publique et de déontologie médicale légifèrent un grand nombre d’actes et d’interactions sociales. L’allopathie et les examens biomédicaux sont les principaux éléments de la pratique de la médecine conventionnelle. La médecine conventionnelle considère l’individu comme un ensemble d’organes. En son centre le médecin généraliste oriente les patients en cas de besoin vers le spécialiste d’un organe considéré comme défaillant. Les connaissances sont acquises par validation scientifique et toutes les pathologies sont ciblées par cette médecine, quelque soit les caractéristiques sociales du patient.
La médecine parallèle est que sporadiquement reconnue par les organismes de la médecine conventionnelle. Elle recouvre un ensemble de pratiques dont le but est de renforcer les défenses naturelles de l’organisme. Le savoir est un savoir hérité, transmis, souvent d’origine étrangère (ou populaire parfois). La science n’est pas la base du savoir, mais l’expérience acquise et partagée. L’individu est considéré dans son entièreté et n’est pas subdivisé en différents organes. Ainsi souvent l’état psychique, émotionnelle d’un individu est pris en considération pour soigner des maux physiques, là où la médecine conventionnelle n’opère que très peu de lien. Aujourd’hui semble s’amorcer un rapprochement entre ces deux formes de savoirs médicaux. Il est épistémologiquement maladroit aujourd’hui de rejeter quasi maladivement (excuser le jeu de mots) le savoir paramédical. L’évolution des connaissances médicales, des pratiques scientifiques et de la demande des patients font que ces deux médecines sont de plus en plus considérées comme complémentaires. On est de moins en moins surpris de voir sur une plaque de médecin « généraliste homéopathe », alors qu’il y a quelque temps de cela la médecine conventionnelle s’appuyant uniquement sur les modes de validation scientifique (mesures, expérimentations, répétitivité, etc.) narguait l’homéopathie qui, elle, se targuait d’avoir des résultats là où la médecine légale connaissait uniquement l’échec.
On pourrait affiner cette distinction et la complémentarité aujourd’hui qui existe entre médecines parallèles et conventionnelles.
Mais, pour en venir à nos religions de la santé, il me semble (cela doit être précisé) que celles-ci ne font pas de différence, à l’usage entre ces deux formes de médecines. Elles ont toujours (à des degrés différents) été conçues comme complémentaires. Le seul critère de discrimination d’une médecine est la compatibilité avec l’éthique religieuse de la religion de santé en question, et surtout de la place qu’occupe, dans l’imaginaire, les pratiques médicales qu’elles soient conventionnelles ou parallèles.
J’irai même à dire que les religions de la santé, ont, avant la tendance sociale actuelle, développées une approche complémentaire, de ces deux formes de pratiques médicales. Cela s’explique par une relation marquée par l’attirance et la répulsion pour chacune de ces médecines. A la médecine conventionnelle il est reproché de ne pas considérer l’individu comme une création de Dieu, tout en reconnaissant les effets positifs du savoir médicale basé sur la science. Surtout les religions de la santé, depuis longtemps reprochent à la médecine conventionnelle une approche de l’humain débarrassée d’éthique divine.
A la médecine parallèle, les religions de la santé reprochent souvent un regard sur le divin qui laisse filtrer des croyances qui vont à l’encontre de leur doxa. Cependant elles leurs reconnaissent une approche de l’individu qui intègre souvent le divin, tout en cherchant une consonance avec la nature, création divine par excellence.
Loin des visions manichéennes qui privilégient un rapport à la santé, au corps, avec une éthique marquée par la médecine parallèle ou conventionnelle, les individus membres d’un groupe que l’on peut considérer comme une religion de la santé, ont intégré la nécessité de pratiquer en complémentarité ces deux médecines, faisant d’eux des pionniers. En effet l’approche complémentaire, comme comportement accepté voire normé par des institutions (CNAM notamment) est nouvelle. Ce n’est certainement pas dans les rangs des religions de la santé que l’on trouvera systématiquement des consommateurs exclusifs d’allopathie, ou de traitements inutilement couteux à notre système de soin ! (Evidemment des contres exemples existent).
Bref, il me semble, si on garde à l’esprit des groupes religieux comme l’Eglise Adventiste par exemple, que l’importante éducation à la santé qui y est distillée prépare le membre de cette organisation à devenir un citoyen modèle du point de vue du rapport à la santé, aux pratiques médicales et plus largement au système de santé publique.
21:00 Écrit par fades | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Santé | | Facebook
Commentaires
Il est vrai que la plupart des médecins ont pour habitude d'orienter leurs patients vers la médecine conventionnelle et portent très peu d'intérêt aux médecines naturelles, dites "douces" ou " parallèles". Cependant je pense que ce sont les mailleures façon de se soigner car les différents remèdes ne contiennent rien de "chimique" et sont donc certainement moins nocifs pour notre organisme. Pour les personnes intéressées, je conseille vivement une visite du site "www.soignez-vous.com" où vous pourrez trouver des solutions pour vos petits problèlmes quotidiens et maladies plus sérieuses; le tout à base de plantes médicinales et/ou d'huiles essentielles.
Écrit par : chicanat | 31.05.2007