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Jour J-1 avant la commémoration de l'esclavage

Jour J-1 La commémoration de l’esclavage connaît ces derniers préparatifs. Avant les manifestations, un pré-bilan me semble important. Tardivement les médias se sont emparés de la question et nous avons accès à des documentaires, qui traitent de la question de la commémoration de l’esclavage, mêmes si nombres sont de qualités douteuses. Il est dommage d’entendre sur les plateaux TV les mêmes questions, qui sont souvent d’ailleurs au travers de stigmates. L’exemple le plus caricatural, mais au combien réel, est celui du pardon, de la repentance, bref de la réparation. Combien de fois il a été dit que les descendants d’esclaves ne demandent pas de contrition républicaine, mais juste un espace pédagogique pour une construction mutuel de l’histoire nationale. Et pourtant…

Mais la chose que je souhaite souligner plus fortement est la division au sein de la communauté antillaise sur cette date, marquant encore une immaturité notoire. En effet, le 23 mai reste encore une date qui fait débat. Je trouve désastreux, malgré toutes les argumentations possibles de ne pas au moins jouer stratégiquement le jeu, de l’occupation de l’espace publique, au moins pédagogiquement, le 10 mai. Engluer dans la lutte de la reconnaissance de dates, les associations, collectifs et autres groupes constitués, participent encore à l’émiettement de l’identité antillaise. C’est dommage, car même si ce n’est pas le but fixé, c’est le produit d’une stratégie insensée. Combien de descendants d’esclaves réunionnais, antillais, mauriciens, guyanais attendent, loin de toutes structures partisanes l’expression d’une reconnaissance nationale que rend impossible les veines luttes. Cette fois, personne ne pourra dire que c’est la France, dont je suis un fervent critique, qui empêche une reconnaissance.

Je conçois qu’il faille encore débattre sur les réalités historiques, le sens des dates, l’émergence de repères, mais pas au détriment de soi. Pas en confirmant que les descendants d’esclaves sont dans l’incapacité de se mobiliser avec cohérence. N’y a-t-il aucune capacité à se transcender chez notamment les antillais, pour porter une antillanité ? Visiblement non. Encore une fois nous connaissons la tragédie du Roi Christophe que décrivait Césaire dans un ouvrage du même nom. Cette fois-ci ce n’est pas le roi qui a une ambition trop élevée par rapport à son peuple, mais l’inverse, des leaders antillais trop peu ambitieux pour des Antilles, qui ont l’habitude de ne pas se poser la limite de l’horizon.

Je plaide vivement, pour que Collectif des Dom, associations et autres, jouent le jeu de l’espace pédagogique. Et si cette date ne convient pas à certains qu’ils l’utilisent pour faire passer leur sensibilité.

Une chose est importante cependant. Je ne comprends pas cette lutte encore vivace sur les dates de la commémoration de l’esclavage et de ses abolitions, alors que 365 jours sur 365, nos ancêtres esclaves, sans préférence de jour, luttaient pour survivre et nous donner jour ! En ce sens la querelle autour du 23 mai qui continue me paraît morbide et insultante, même si elle interroge fortement sur l’intérêt d’une date imposée loin de la volonté des acteurs.

Maintenant, le choix est fait pour certains de réinvestir le 10 mai, même s’ils n’approuvent pas cette date pour en faire un outil pédagogique auprès de concitoyens.

A Lille par exemple, nous avons, malgré nombres de difficultés, obtenu de la Ville qu’elle mettre à notre disposition, avec des associations africaines, l’Hôtel de Ville ! Il sera le temps d’une journée le lieu, où nous interrogerons la République, dans un espace symbolique, sur l’apport du nègre, dans une vision positive, à la mémoire républicaine commune. Là est notre choix. Il est loin d’être unanime, mais nombres font le choix de l’utilité, plutôt que du barbouillement de sens, improductif.

Le premier défi est donc encore grand. Il faut maintenant lutter encore contre soi, pour activer une identité noire, que j’appelle supra-individuelle et qui n’existe pas. Sa caractéristique première serait la quête de l’intérêt individuel dans une identité commune, malheureusement encore en construction.

Un autre aspect du défi du 10 est, comme nous le disions dans une précédente note, de ne pas oubliez les formes modernes de l’esclavage.

Mon souhait est que le 10 mai impulse une démarche nouvelle et pérenne autour des productions d’inhumanités dont nos civilisations sont capables.

Programmation lilloise en partenariat avec la Ville et le Furet du Nord

16h30 Rencontre au Furet du Nord
Gospel avec Alizés Gospel
Présentation du livre CD Nègre-s-, Périplans éditions

18h45 Mairie de Lille
Présentation scénique et théâtrale avec le Collectif Lille Afrique
Allocutions protocolaires
Echanges autour d’un verre de l’amitié

Les autres jours différentes animations se daroulent dans le Nord (Dunkerque, Villeneuve d’Ascq, Lille, etc.) A ce sujet j’en profite pour saluer les nombreuses activités de l’Association Périplans, qui de mon avis est dans le Nord la plus vivace et le plus efficace sur la problématique nègre.

Programmation de periplans.pdf

Commentaires

  • c'est bien, il ne faut pas oublier, de là sont sorti les plus belle voix du gospel mon frére!
    et ça, ça vaut de l'or!

  • Merci Sylvie

  • "commémorer, c'est donner "un avenir au passé" comme le disait Paul Valéry, car il faut le crier, l'esclavage a changé de forme mais il existe toujours!
    ok?
    à+

  • Excellent Arlequin. Je ne manquerai pas d'y faire référence également.

Les commentaires sont fermés.