L’absence de klaxons dans les rues, les écrans géants à 30 000 la location, ne doivent pas cacher un enseignement de taille : les drapeaux se vulgarisent ! Je m’explique. Quelques temps avant la coupe du monde j’étais en Allemagne. Quelques jours après je me suis rendu en Angleterre, en Belgique et au Luxembourg. J’ai été marqué par le contraste entre la France d’un côté d’un autre, l’Angleterre et l’Allemagne. A Londres, voitures (plus si nombreuses depuis la taxe pour utiliser la voiture en ville), bâtiments, visages, rues, arboraient le drapeau anglais. Bon, ceux qui connaissent Londres et les anglais ne seront pas surpris.
En France ce n’est qu’à mesure de la montée en puissance de l’équipe nationale que le phénomène de vulgarisation se dévoila. Quoi qu’il en soit, il montre qu’il est possible d’arborer, sans connotation négative les couleurs, jadis monopolisées dans le débat politique par une droite extrémiste, opérant un véritable holdup sur le bien commun.
On peut le dire, le sport participe à rendre le drapeau d'un pays à sa population. Mais encore, l'histoire l'a montré avec les dictatures (Allemagne, Argentine, URSS…) et les démocraties (toutes), ce n'est qu'en se démarquant du sport et en restant un bien populaire, que le sport devient un échange de représentations positives. Récemment, les cris de singes dans les stades espagnols, les bras levés des racistes italiens de la Lazio de Rome, ou encore nos débordements en France d’une frange des supporters du PSG, nous rappellent également la tentation populiste de faire du football un exutoire des espaces les plus nauséabonds de l'être humain. De cette coupe du monde retenons l’échec d’une telle pensée au profit de celles qui couronnent une vision égalitaire de tous. Mais comment y arriver dans une manifestation, qui dans sa conception, exulte les compétitions nationales ?