L’une des analyses que je fais de l’adventisme vise à établir le concept de « religion de la santé ». Entendons par là les groupes religieux qui placent au centre de leur analyse une relation au corps visant à optimiser le bon fonctionnement de ce dernier. Dans une précédente note j’écrivais : "Les religions de la santé ont une vision essentiellement préventive. La pathologie est vue comme pouvant être évitée et résulte de l’apparition du pêché, c’est-à-dire d'une césure relationnelle entre l’individu et la divinité...
L’Eglise Adventiste de Madagascar (je prends cet exemple non hexagonal volontairement) illustre ce que je disais. Le quotidien Malgache L’express nous apprend que l’Eglise Adventiste a mené différentes activités ophtalmologique, à faibles couts. Notons que l’initiative est loin d’être un cas isolé. Il nous permet cependant de noter une que les religions de la santé ne font pas d’activités humanitaires dans une unique vision prosélyte. Le but premier reste de « secourir ».
Cela peut paraître paradoxal ou complètement irréel pour certain. Mais pour comprendre il faut entrer dans la logique de la religion de la santé. Pour celle-ci l’être humain a un corps qui est un don de Dieu. Il se doit, comme gestionnaire de ce don de le faire fructifier. Par conséquent adopter des pratiques sanitaires est indispensable. Cette vision est à associer à un regard de type « fraternel » sur le monde et plus particulièrement à l’approche millénariste messianique. Le groupe se sent dans cette optique responsable de la bonne santé de ces congénères. Il doit informer ces derniers sur la mauvaise gestion qu’ils font du don de Dieu qu’est le corps et plus largement la vie. Une véritable responsabilisation collective existe. En ce sens un rapport éducatif, parfois prosélyte, mais avant tout pédagogique s’instaure avec l’environnement du groupe. Dans le cas où les individus n’ont pas accès aux ressources permettant d’optimiser leur santé, le groupe, se sentant responsable d’autrui, se donne les moyens de leur faire accéder à un meilleur niveau de santé. Le cas de Madagascar est donc illustratif. IL n’est pas à ramener à un prosélytisme (au moins en un premier temps) mais à une démarche religieuse de prévention et de soin. Notons, qu’il ne s’agit pas comme pour les religions de guérison mises en évidence par Régis Dericquebourg, d’avoir une relation négative avec la maladie, mais d’optimiser, la gestion du corps et le cas échéant de surmonter la maladie.
Commentaires
Ouais, mais la santé permet surtout à ces groupes de se multiplier.