Sur RFI, l’émission Média d’Afrique a permis dans une saga de découvrir l’effervescence religieuse en Afrique. Media d’Afrique s’appuie malheureusement sur une définition populiste des sectes comme un espace de...
- Déstabilisation mentale qui est un concept indéfinissable scientifiquement
- Rupture avec l’environnement d’origine, idée floue qui appliquée devrait mettre en cause toute forme de retraite spirituelle, des stages de management, des monastères catholiques entre autre etc.
- Embrigadement des enfants, qui n’arrive pas à être distingué de la légitime éducation religieuse à l’exemple de la catéchèse.
- Trouble à l’ordre public, qui semble intéressant, mais n’indique pas la difficile compatibilité entre un ordre social, moral établie, avec l’émergence d’une nouvelle et légitime croyance, ou encore avec les troubles à l’ordre public qui ne sont pas d’origine directement religieuse (grève, manifestations, défilés…).
- Détournement de fonds et/ou le caractère exorbitant des demandes financières, qui pour certains remet en cause le principe de la dîme, surtout dans les cas de déconversion comme le manifeste les exemples retenus par l’émission de RFI.
- Atteinte à l’intégrité physique, qui de première vue semble opératoire surtout contre les mutilations et les abus sexuels, mais qui se heurte aux pratiques corporelles établies et volontaires pour certaines (circoncision, scarifications, incision, tatouage…)
Au-delà de cette erreur qui marque bien l’emprise d’une définition idéologique des sectes, l’émission permet surtout de voir par des anecdotes fortes intéressantes, les modifications de l’espace religieux africain qu’entraîne l’irruption de groupes religieux messianiques. La grande majorité de ces derniers sont issus d’initiatives charismatiques, qui proviennent majoritairement de personnes dissidentes au catholicisme qui se perçoivent comme dotées de capacités spirituelles particulières. Ces nouveaux leaders sont de véritables entrepreneurs du religieux et sont très portés sur les miracles et la glossolalie. Dans une Afrique ouverte aux pratiques religieuses, où une "ouverture" de l’Etat se manifeste (¹ de démocratie) et le religieux établi en perte de vitesse, ces groupements pullulent avec des pratiques et croyances qui interrogent fortement.
Pour mieux les apercevoir, malgré la mauvaise définition des sectes, l’émission nous entraine dans des dérisions, qui relatent des réalités sociales, bien vraies ! Petit voyage que je vous invite à écouter en téléchargeant l’émission pour vous rendre à Lomé, Yaoundé et surtout, surtout à Ouagadougou lors des dernières 3 minutes de l’émission.
TELECHARGEMENT: MEDIA D' AFRIQUE EN WMA