Nous avons déjà noté dans des notes précédentes que l’Eglise Adventiste n’est pas la seule institution religieuse à observer le sabbat. La Bible Sabbath Association regroupe en son sein plus de 400 groupes religieux sabbatiques dont le plus important est l’Eglise Adventiste. Les autres groupes résultent souvent de schismes et de sous schismes de l’Eglise Universelle de Dieu. (Cf. l’article de Religioscope sur le BSA).
La BSA a pour objectif de
- favoriser les échanges entre observateurs du sabbat
- encourager l’observation du sabbat, y compris hors des confessions religieuses
- diffuser toute information pour défendre la validité du sabbat
- veiller à ce que des législations n’entravent pas le droit à l’observation du sabbat
- lutter contre l’apparition de tout calendrier remettant en cause le cycle de sept jours des semaines.
La BSA publie une impressionnante liste de publications qui va du dialogue avec les observateurs du dimanche, à l’aide juridique en cas de conflits avec un tiers en raison de l’observation du samedi comme sabbat ou encore des réponses thématiques pratiques et concrètes sur l’observation du sabbat.
La présence de l’Eglise Adventiste au sein de la BSA a de mon avis un triple sens. Premièrement, il est évident que la pertinence de la BSA passe par la présence de la plus importante organisation sabbatiste. Deuxièmement, l’ancienneté de la structure (1943 date à vérifier) traduit s’il en était besoin l’acuité de la question sabbatique pour les membres de la BSA. Troisièmement l’implication paraconfessionnelle adventiste qui elle aussi est ancienne. Cela permet de noter un décalage entre l’implication paraconfessionnelle adventiste et la représentation des adventistes en France du groupe. En effet, les débats qui prévalaient (et demeurent) autour de l’entrée adventiste dans la Fédération Protestante de France, au niveau des membres des communautés adventistes, montrent bien que ceux-ci se représentent souvent un adventiste loin de la réalité. Plusieurs définissent l’adventisme comme ne devant pas s’allier avec aucune organisation religieuse. Pourtant une simple observation de la réalité des relations entre institutions religieuses, montre que depuis de longtemps l’adventisme a été en contact voire en symbiose parfois avec d’autres religions. Les récentes formes de contacts, (à la différence de la période historique qui touche à la formation de l’adventisme) ne permettent pas de penser que l’Eglise Adventiste, dans son organisation et ses croyances ait souffert d’échanges interreligieux. Au contraire, la hiérarchie adventiste semble avoir réussit à s’imposer dans ces échanges avec toutes ses spécificités. Y compris dans des organisations où elle n’est pas majoritaire, à la différence du BSA Il y a là une permanence, une homogénéité adventiste. Pourtant celles-ci n’alimentent pas des certitudes au niveau des membres mais plutôt des craintes en général pour ce qui est de la France. Il faudrait voir là, me semble t-il, une méconnaissance de la place de l’adventisme dans le champ religieux. L’adventiste gagnerait à mieux appréhender les interactions religieuses. Il ferait plus que se rassurer alors qu’aujourd’hui des craintes illégitimes demeurent et me surprennent par leurs forces au sein des églises adventistes, autour d’un mythe : celui de perdre ces particularités au contact de groupes protestants en France au sein de la FPF. Les leçons de l’histoire adventiste comme l’illustre le BSA démontrent le contraire.