Dès inondations des enseignements doivent être tirés. Le premier est de loin la question de l'aménagement du territoire. La ville de Morne A l'Eau n'a jamais aussi bien portée son nom. La ville des Abymes, tout le monde le sait, ainsi que les Grands Fonds, regorgent de quartiers où l'évacuation des eaux pose un véritable problème. Les inondations conduisent donc à poser la question de l'aménagement du territoire guadeloupéen. Il ne suffit pas de gagner du terrain sur la mangrove comme ces dernières années, mais de réellement évaluer les risques que courent des centaines de milliers de guadeloupéens. Si on rajoute les risques d'éboulement c'est une grande partie de la Guadeloupe qui est en zones à risques.
Et la météo ?
Les guadeloupéens sont très vigilants avec les annonces météorologiques. Population côtière importante, la part de la pêche dans l'économie locale ou encore le réseau de liaison maritime, font que les guadeloupéens ont une relation à la mer faite de vigilances, sachant que celle-ci est souvent dangereuse. Dans la vie quotidienne ce sont des quartiers entiers qui connaissent une pénurie d'eau dès qu'il y a de fortes pluies en raison du réseau de canalisation. Si on rajoute le risque cyclonique, on a une population qui est toujours en veille météorologique. Les risques encourus pour la vie même d'une grande partie de la population font que celle-ci sait qu'elle augmente son espérance de vie en se pliant aux conseils météorologiques.
Il y a bien eu des alertes. Mais là les premières déclarations des services de Météo France sont claires. Ils avaient sous-estimés l'ampleur des pluies. Ceci étant dit, il ne faut pas incriminer les services de Météo France alors que la première question qui se pose est celle de l'aménagement du territoire. Pointe-à-Pitre et Jarry, le poumon économique de la Guadeloupe, sont considérés depuis leur existence comme des cuvettes!
Cette mise au point étant faite, il faut désormais observer les commentaires du gouvernement et principalement ceux de Président de la République. En effet l'Etat a fortement incriminé les services de Météo France lors des périodes neigeuses dans l'Hexagone. Pourtant il est clairement apparut que Météo France n'avait pas faillit, bien que la météorologie est une science prédictive complexe et encore naissante. Le Président recherchera t-il des responsabilités du côté de Météo France qui indique clairement avoir sous-estimés les pluies ? Ou aura t-on encore, une double considération ? Je ne défends pas l'idée qu'il faille incriminer Météo France. La Météo est soumis, surtout aux Antilles à d'énormes aléas. Mais aura t-on une cohérence de l'Etat dans son rapport à la recherche permanente de responsabilités. Ce qu'il faut espérer c'est que l'inondation en Guadeloupe ne fasse pas tomber des têtes à Météo France, mais conduit plutôt les responsables à plus d'humilité face à la météo et cela y compris chez Météo France qui conçoit son action comme un produit commercial.