Les orateurs se succèdent. On ne peut évidemment pas encore dresser de conclusion mais une tendance générale se dessine et doit déjà être soulignée. Incontestablement le public, majoritairement composé de protestants, mais aussi de citoyens non religieux, tous soucieux de voir créer « une autre Guadeloupe », pose clairement des questions concrètent.
Les intervenants, d’une qualité exceptionnelle, ont pour l’instant développé à la lumière de l’exemple de Martin Luther King, la nécessité de construire un idéal élevé pour soi, son entourage, la Guadeloupe. Serge Molla, revenant sur l’exemple américain note que l’ampleur du combat et du succès de King n’étaient pas pensés initialement. Le King avait des ambitions concrètes pour l’acquisition de droits. Mais l’idée qu’il avait de l’humain faisait qu’il ne pouvait pas éviter la thématique de la réconciliation. Curtiss Paul DeYoung constate que différents leaders religieux qui luttent pour l'égalité ont un engagement dont les résultats dépassent les attentes, même si leur combat va souvent entraîner des phases difficiles dans la conscience de ces leaders.
L’auditoire ayant bien perçu tous les enjeux a en arrière plan la réalité guadeloupéenne. Un besoin de réponses pratiques, applicables, apparaît. Toutes les interventions du public, dans des sensibilités différentes posent le Comment. Là est le premier enseignement de ce colloque. Le public présent témoigne d’un souci de prendre part à la construction de la réconciliation.
Dès vendredi Patricia Braflan-Trobo rappelant le poids de l’esclavage dans la structuration des liens sociaux aux Antilles, posait clairement la difficulté du vivre ensemble dans une société racialisée. Max Jasor, soucieux du succès d’une démarche de réconciliation, indique le caractère incontournable de la communication intime entre des populations qui s’opposent en permanence. En un mot, comment faire échanger ensemble les antillais y compris les békés. Le temps de l’échange intime, certainement discret, sincère, vrai, honnête est venu.
La suite de l’échange devra certainement répondre à la question du Comment. Mais des pistes sont lancées. Un cap, grâce à la pluralité des interventions, est fixé. On verra les orientations devant lesquels le public sera sensible puisque des orateurs vont maintenant présenter la mise en oeuvre, concrète, de la Justice, la Paix et la Réconciliation.