N'étant plus à la conception de manifestations pour la commémoration des abolitions de l'esclavage j'ai pu suivre comme simple observateur certaines et suivre les débats, polémiques qui réapparaissent chaque année.
Le constat général est très positif. Il y a encore la trace de débats inutiles mais au delà remarquons une pacification rampante. Qu'entendre par là. La commémoration des abolitions est de plus en plus acceptée. Les collèges s'engagent. Les manifestations associatives se multiplient. Les tensions entre tenant du 10 mai et du 23 mai s'estompent. Je me suis déplacé dans des collèges du Nord de la France pour parler de l'esclavage et c'est extraordinaire le travail que je découvre. Lectures, débats, sensibilisations, etc. En un mot, la commémoration s'approche de son ambition initial. Elle commence à faire lien entre les individus de toutes origines. Elle réinterroge le présent, sans se culpabiliser du passé, tout en étant un angle d'attaque des inégalités de traitement d'une partie de la population présente en France.
Du côté des descendants d'esclaves, un sentiment de redécouverte de soi, de son histoire, de son identité rencontre de plus en plus d'échos dans ses manifestations. La traduction la plus évidente de cette pacification de la commémoration est la proposition qui émerge de plus en plus dès associations est que les manifestations s'étalent du 10 au 23 mai, faisant de cette période un espace pédagogique. De fat, il est important d'appeler à ce que cette proposition rencontre un écho favorable, rapprochant les manifestations françaises de moments forts présents dans d'autres pays autour de l'esclavage, de la quette des droits civiques ou encore de la fin de régimes discriminatoires.
Une commémoration des abolitions du 10 au 23 mai intégrerait aussi des dates commémoratives de départements d'Outremer, faisant ainsi converger les actions et manifestations. Un véritable pas vers une sensibilisation élargie et cohérente.