Avec l'été, bien manger est un sujet qui revient. Cette année nous n'y échappons pas. Depuis quelques mois le débat va bon train autour de la pertinence du régime végétarien. Les scandales révélés dans les abattoirs ravivent les tensions autour des régimes végétariens. Pourfendeurs et adeptes s'écharpent souvent sur le végétarisme et ses dérivés. Loin de moi l'idée de prendre part dans ce débat. Je note simplement que les analyses sur les effets bénéfiques du végétarisme s'appuient de plus en plus sur les études menées sur et/ou par l'Eglise adventiste du septième jour.
L'Eglise adventiste du septième jour (SDA) est l'idéal-type de la religion de la santé. A des fins préventifs et curatifs elle sensibilise à une approche sanitaire, basée sur la science et les principes bibliques pour développer une ascèse où la quette d'une qualité de vie est primordiale. Nous avons déjà détaillé cette notion, centrale dans une partie du protestantisme dont l'histoire est proche de celle de l'hygiénisme. Adopter un régime végétarien pour les adventistes s'appuie donc sur une interprétation des textes bibliques et des textes charismatiques proposés par Ellen G. White. Outre cette source, l'adventisme propose à ses membres d'adopter un régime végétarien en se basant sur des observations scientifiques...
L'université américaine adventiste de Loma Linda est à ce titre un levier déterminant. Elle collabore à de nombreuses études nationales sur la santé où les adventistes végétariens forment des groupes témoins. Que ce soit sur le cancer, les maladies cardiovasculaires... et l'espérance, les adventistes végétariens sont des références.
Ainsi pour défendre le végétarismes vous tomberez très souvent sans le savoir sur des études où l'Eglise adventiste du septième jour via ses membres végétariens, était un acteur central. Comme mâitre d’œuvre d'étude ou simplement comme groupe témoin, la SDA est au centre du dynamisme scientifique sur la santé. Les conclusions des études sont sans appel. Lorsqu'il est réalisé en veillant à ne pas développer des carrences, à l'instar des conseils adventistes, le végétarisme est bénéfique dans tous les aspects de la santé. Ainsi reprenant l'Adventist Health Study 2 Sciences et vie indique que l'espérance de vie des végétarien équilibrés est supérieur de 10 ans par rapport aux individus ayant un régime carné. Le risque de diabète de type 2 serait divisé par 2.
Le sujet est un véritable marronnier estival. Parmi les nombreuses redondances, soulignons Le Monde qui en juin 2013 remarquait la centralité de la santé dans le discours adventiste. Le Figaro santé souligne cette année dans son édition santé du 21 juin dernier (2016) que :
L'un des premiers bénéfices identifié dans une vaste étude scientifique le fut dès 1984, dans l'American Journal of Epidemiology, après vingt années d'observation de plus de 27.000 Californiens membres de l'Église adventiste du septième jour. Des protestants dont l'hygiène de vie recommande le végétarisme ou, à défaut, l'alimentation la moins carnée possible, mais aussi de ne pas boire, ne pas fumer et de faire de l'exercice. Un bon terrain d'étude pour les épidémiologistes qui souhaitaient isoler le paramètre «viande ». Résultat: une mortalité coronarienne (cardiaque) supérieure de 60 % chez les consommateurs quotidiens de viande par rapport à ceux qui en mangent moins d'une fois par semaine.
Les conclusions sont également élogieuses sur bien d'autres aspects de la santé.
Que retenir donc : la notion de religion de la santé, dont l'Eglise adventiste du septième jour est une forme parfaite (au sens de l'idéaltype de Maw Weber), traduit :
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le rapport inextricable entre science et théologie
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une orthopraxie aux effets mesurables scientifiquement
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une validation de la croyance par des critères scientifiques
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les liens entre religions et innovations scientifiques car la centralité de la santé dans l'adventisme apparaît quasi immédiatement avec la naissance de la SDA à la fin du XIXe siècle dans une Amérique hygiéniste
A chaque fois que l'on vous parlera des bienfaits du végétarisme pensez donc que cette affirmation prend sa substance "grâce" à l'Eglise adventiste du septième jour fort de son lien positif avec le savoir scientifique et son ascèse marquée par une approche holiste de la santé.