Ce hashtag a inondé les réseaux sociaux et permet de revenir sur le rapport à la femme dans la SDA très sommairement. Outre Ellen G. White l’histoire a peu retenue la place des femmes dans l’adventisme. Cependant, à l’instar d’autres groupes protestants l’adventisme a développé des actions en faveur des femmes. La quasi-totalité des communautés locales adventistes dispose d’une administration, un département, consacré à l’accompagnement des femmes. Dans certaines zones, l’implantation de l’adventisme s’est faite en valorisant les femmes. Comme toutes les organisations, en interne la place de la femme doit encore progresser dans l’adventisme!
Mais en lien avec le hashtag #balancetonporc il faut rappeler que l’adventisme a développé un programme arrivé à maturité au bénéfice des femmes qui subissent des violences. Le programme End It Now (merci aux lecteurs vigilants pour la correction d'une coquille) illustre l’adaptation de l’adventisme aux problématiques que connaissent les femmes dans les sociétés où il est implanté.
Il faut dire que l’adventisme, surtout dans le protestantisme du sud est un puissant levier en faveur de la cause féminine, là où les Etats sont défaillant sur ce sujet. A Madagascar régulièrement les communautés adventistes organisent des marches, des conférences, des formations en faveur des femmes. En Roumanie la Casa ADRA est un centre qui accueille les victimes de violences domestiques. En Polynésie les marches adventistes se développent et attirent nombres d’acteurs non adventistes. En Afrique un long combat contre les mutilations génitales. Les exemples peuvent se multiplier.
Il faut reconnaître à l’adventisme et plus largement aux groupes protestants évangéliques une contribution pour un plus grand respect des femmes dans toutes les sociétés. Cela ne se fait pas sans heurt, sans tension ou même sans contradictions (y compris dans les groupes religieux qui défendent les femmes). Mais c’est un combat qui existe. #balancetonporc rappelle que les organisations protestantes doivent aussi être analysées au regard de leur contribution dans la lutte contre les injustices sociales.
-
-
Ethique de responsabilité et éthique de conviction au sein de la SDA aux Antilles.
Cette note fait suite à la rencontre avec l’Association Pastorale de la Fédération de la Guadeloupe. Mes remerciements à ses membres pour l'accueil et à son responsable Franck Voltaire.
Photo de : http://www.adventiste-capesterre.org/vie-eglise/galerie-photos/917-lieux-de-culte-adventiste-en-guadeloupeMax Weber est d’un secours majeur pour comprendre les orientations qui existent dans les débats internes à une communauté religieuse pour construire ses liens avec la société.
Pour avoir récemment échangé avec des pasteurs de différentes communautés, dont principalement les adventistes du septième jour, il existe toujours un débat sur les formes de relations à mettre en place avec la société globale. Certains développent l’idée qu’il faille s’arc-quebouter sur les positions de la communauté. C’est pour eux la primauté même si cela entraîne un rejet. D’autres s’interrogent sur la réception du discours dans la société et préfèrent modifier leur pédagogie, quitte à sélectionner des éléments pour faciliter l’accueil du message. Ceux-là sont sensible aux exigences légales et sociétales.
Cette ligne de fracture, Weber l’a explicitée au travers de l’éthique de conviction et de l’éthique de responsabilité. L’éthique de conviction renvoie à l’idée, héritée de Kant, selon laquelle une action doit se structurée autour des principes supérieurs auxquels croient le porteur de l’action. De son côté l’éthique de responsabilité est conséquentialiste. Elle se structure autour des effets des actions. Elle s’interroge donc sur la réceptivité sociale de l’action.