Tahiti Infos, nous apprend la tenue d'une grève ce 14 mai dans l'enseignement à Tahiti dans le secteur privé . Elle semble très fortement mobilisée. L'article indique le soutien de l'Eglise adventiste mais la non participation de son personnel d'enseignement à cette grève pour des raisons confessionnelles.
La réponse montre la difficulté pour une organisation religieuse à construire une position dynamique dans la société. En effet, les personnels soutiennent ici la grève, mais n'y sont pas acteur. Etre acteur dans une action protestataire est en effet loin des canons historiques de l'adventisme. Elle a construit une partie de son histoire dans une vision pacifiste sans participation à des mouvements de protestation à caractère "politique" (au sens large).
Contribuer au changement social, tout en gardant des distances avec ladite société dans son expression politique est un défi. C'est le difficile équilibre que tente de maintenir l'Eglise adventiste du septième jour. Le risque évidemment est de créer des insatisfactions chez les protestataires qui peuvent définir l'Eglise adventiste comme celle qui décroche le "ticket gratuit" selon l'expression sociologique, c'est-à-dire fait défection tout en bénéficiant des apports de la mobilisation des autres. En interne la question de "faire entendre aussi sa voix" commence à poindre sans remoud. Mais certainement, elle reviendra surtout à Tahiti où la problématique identitaire se ravive