L’ouvrage que vient de publier Daniel Milard, adventiste et personnalité de renom en Martinique, montre à quel point l’intérêt pour l’Eglise adventiste du septième jour devient de plus en plus vif. Et tant mieux car cela permet à l’ensemble du corps social de mieux appréhender une offre religieuse qui participe à la structuration du vivre ensemble en Martinique.
Différentes revues spécialisées et scientifiques me proposaient de réaliser une recension de l’ouvrage de Daniel Milard après avoir reçu une première très négative d'un confrère. Je viens de plutôt opter pour une recension en accès libre sur les Archives ouvertes des sciences sociales bientôt. En effet, ma recension venait confirmer des critiques qui mettent en évidence des manques graves de l'ouvrage. Inutile d'alimenter le fonds d'une revue avec cette recension. Toutefois, la seule existence de l'ouvrage de Milard dénote un besoin d’analyse, de mise en perspective de l’adventisme au sein de la société martiniquaise. Ce travail initié surtout par Raymond Massé, ici poursuivi par Milard est un chantier à réaliser. Bien qu’accueillant avec circonspection ce travail, surtout en raison des imperfections liées à l’absence de méthode, il faut saluer l’ouvrage de Milard qui repose la question de la perception mouvante de la laïcité en terre martiniquaise. Nous espérons que c’est ce dernier point qui marquera malgré un manque évident de méthodologie scientifique qui fait que nous sommes en présence d'un ouvrage dont les apports sont inférieurs aux extrêmes imperfections.
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L'assassin Donnie Edward Johnson, converti à l'Eglise adventiste sera exécuté
Donnie a assassiné sa femme par asphyxie après avoir placé dans sa gorge un sac en plastic en 1984! Sa conversion à l'Eglise adventiste a fait grand bruit. Il en est devenu un responsable local dans le Tennessee. Le gouverneur Bill Lee a annoncé qu'il appliquera la décision.
Le cas de Donnie est très intéressant. Il a mobilisé les communautés adventistes aux USA mais aussi les Evêques catholiques, les responsables de divers communautés évangéliques en plus des mouvements abolitionnistes. Ce cas est emblématique. En effet, il a conduit l'Eglise adventiste à une collaboration tacite avec de nombreuses organisation religieuses. Dans le Tennessee, des prières communes ont été organisé. Des sabbats ont été consacré à réaliser dans des églises des prières dite d'intercession en faveur de Donnie. La fille de la victime a déclaré pardonner à Donnie et s'est rallier à la demande de clémence pour celui qui anime des rencontre adventiste en détention.
Bien que cela ne semble avoir d'effet sur Bill Lee, la collaboration tacite a été l'occasion pour nombres d'adventistes d'amplifier la collaboration avec d'autres groupes religieux et des militants abolitionnistes non religieux. On est bien loin de la vision de l'adventisme dans certaines zones géographique (Afrique, Amérique du Sud, Antilles françaises...) où tisser des liens avec les autres groupes religieux est toujours une question sensible.
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Grève dans l'enseignement à Tahiti. Petite leçon à partir de la position adventiste
Tahiti Infos, nous apprend la tenue d'une grève ce 14 mai dans l'enseignement à Tahiti dans le secteur privé . Elle semble très fortement mobilisée. L'article indique le soutien de l'Eglise adventiste mais la non participation de son personnel d'enseignement à cette grève pour des raisons confessionnelles.
La réponse montre la difficulté pour une organisation religieuse à construire une position dynamique dans la société. En effet, les personnels soutiennent ici la grève, mais n'y sont pas acteur. Etre acteur dans une action protestataire est en effet loin des canons historiques de l'adventisme. Elle a construit une partie de son histoire dans une vision pacifiste sans participation à des mouvements de protestation à caractère "politique" (au sens large).
Contribuer au changement social, tout en gardant des distances avec ladite société dans son expression politique est un défi. C'est le difficile équilibre que tente de maintenir l'Eglise adventiste du septième jour. Le risque évidemment est de créer des insatisfactions chez les protestataires qui peuvent définir l'Eglise adventiste comme celle qui décroche le "ticket gratuit" selon l'expression sociologique, c'est-à-dire fait défection tout en bénéficiant des apports de la mobilisation des autres. En interne la question de "faire entendre aussi sa voix" commence à poindre sans remoud. Mais certainement, elle reviendra surtout à Tahiti où la problématique identitaire se ravive