Les groupes religieux ont depuis très longtemps compris l’intérêt de la formation initiale et continue. Elles sont, si je puis dire, dans leur ADN. Réaliser de la formation initiale permet de faire découvrir les fondamentaux. L’exemple le plus marquant est le Heder dans la tradition juive. Regardons bien : les écoles du dimanche, du sabbat, le catéchisme, école coranique, sont des équilibres conceptuels entre formation initiale et continue. Elles inculquent les fondamentaux pour les néophytes et enfants, tout en veillant à complexifier les connaissances des plus aguerris. Les normes et valeurs du groupe sont ainsi partagées. A l’heure de la grande mutation des modes d’apprentissage et de transmission pour répondre à l’évolution rapide et dense des exigences, la formation continue doit se penser s'adapter aux organisations religieuses et éthiques. C’est un défi majeur qu’il faut relever.
Enseignement
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Le défi de la formation continue pour les groupes religieux
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Le Bhoutan abandonne l'Indice du Bonheur National Brut.
Perché dans l’Himalaya, le petit royaume du Bhoutan s'est fait connaître par son indice de mesure du bien-être, le Bonheur National Brut (BNB). Ce dernier est désormais abandonné à l'occasion d'une alternance politique. Il lui est reproché d'être plus un outil politique qu'un véritable outil de mesure de la réalité. N'entrons pas dans les spécificités sociales et politiques de ce royaume. Pour ceux qui sont intéressés, il est toujours possible réécouter l'émission « Bhoutan: est ce vraiment le pays du bonheur ? », disponbible sur le site de France Inter. Ecoutez en continuant de lire la suite.
L'abandon du BNB repose la question sur la pertinence des indices qui mesurent le développement des sociétés. Le plus connu, face auquel le BNB se considérait comme une alternative est le PIB. Ses limites sont connues surtout des élèves de Sciences économiques et sociales dans tous les lycées de France. Le PIB mesure la création de richesses, sans prendre en compte les effets du processus de production sur d'autres acteurs. Le coût écologique ou les effets négatifs sur la santé y sont absents. Le PIB est un agrégat de valeurs ajoutées (VA), c'est-à-dire des richesses supplémentaires que nous créons. Pour cela nous ne créons pas de manières ex nihilo, à partir de rien, mais en fonction de ce que nous pouvons nous procurer, donc de richesses déjà créées. Nous allons y ajouter, souvent par transformation une nouvelle richesse. C'est cet ajout qui est calculé à chaque fois. C'est de la Valeur Ajoutée. Additionner toutes les valeurs ajoutées sur le territoire national permet de calculer le PIB. Ce rappel est important car il conduit à mieux comprendre les critiques faites au PIB.
Que reprocher au PIB ? Allons doit au but :
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Les variations des prix et des quantités : si vous êtes un agent économique qui vendez un bien, vous calculez votre chiffre d'affaires en fonction du prix et des quantités. D'ailleurs vous multipliez les deux pour avoir votre chiffre en fin de journée. Une fois que vous y retranchez vos charges, il reste grosso-modo la VA créée. Il suffit donc que les prix varient pour que le PIB aussi varient. Vous comprenez bien qu'en cas d'inflation, mathématiquement le PIB bouge. On peut donc artificiellement faire évoluer un PIB en théorie uniquement par les prix, voire des quantités produites. Une dévaluation d'une monnaie aura par exemple un grand impact sur le PIB.
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L'économie informelle. Dans le PIB l'économie souterraine, le travail au noir, n'est pas intégré. C'est évident car personne qui produit illégalement une richesse, déclare celle-ci. Elle n'est donc pas dans le PIB !
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Les services domestiques. Il y a des activités que nous menons et qui valent beaucoup, qui ne sont jamais comptabilisées. Le bricolage, l'assistance à un proche, l'entretien de son potager ou encore réparer seule sa voiture, sont des actes d'une grande valeur. Il suffit de prendre des devis d'entreprise et de comparer ce que nous avons économisé. C'est un appauvrissement que nous avons évité. C'est bien une valeur importante que personne ne compte.
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Les effets externes à la production, comme le coût écologique, les effets sur la santé... ne sont pas dans le PIB et nous savons qu'ils sont extrêmement importants.
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La qualité des infrastructures nécessaires à la production y figure mal ou pas du tout. La France par exemple est aimée des investisseurs américains parce qu'il y a un bon système de soins, des autoroutes, un système postal, des écoles de qualités... Tout cela est difficile à chiffrer. Ils sont cependant essentiels au développement des individus et de la société.
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Et, sans être exhaustif, le PIB ne mesure pas les inégalités dans le système de production. Qui sont ceux qui bénéficient des richesses produites ? Qui sont ceux qui sont exclus ?
C'est fort de ce constat que des indices ont été inventé pour contourner les limites du PIB. Le plus connu est l'Indice du Développement Humain (IDH) conçu par une agence de l'ONU. Le Bhoutan avait opté pour le BNB. Sa disparition remet au devant de la scène l'idée que le développement ne peut être considéré comme une simple accumulation de richesses mesurables. Il est bien plus complexe que cela. A l'heure de l'écologie politique, il est important d'intégrer les effets sur l'environnement, le lien social ou encore la santé. Et comme le propose l'IDH, le niveau d'éducation (alphabétisation, qualité du système éducatif) a une place importante. Le BNB posait aussi un postulat idéologique critique, peu-être utopiste, mais réel : Peut-il avoir un développement sans une permanente accumulation de richesses ?
Quand nous ouvrons la radio, l'information première et principale est le cours de la bourse. Plus qu'une évolution des transactions, il s'agit d'une véritable météo du bonheur aujourd'hui dans notre société. Quand la bourse va, tout va. Et ce n'est pas vrai. L'accumulation de richesse n'est donc pas pertinent pour parler de développement, surtout que les écarts de distribution des richesses sont de plus en plus forts.
La disparition du BNB repose la question de la possibilité de mesurer le développement. Comme c'est quelque chose de nécessaire, c'est le comment qui prime. Et là, il reste que le PIB avec ces avantages et inconvénients. Le revoir est certainement un chantier sensible qu'il faudra bien mener, car plus qu'un simple outil de mesure, le PIB est un moyen pour orienter la politique économique et plus largement l'illustration d'une vision de l'économie où la richesse prime sur l'homme, l'inverse n'est malheureusement pas encore une réalité.
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Suite... Les défis nouveaux défis de l'Eglise adventiste en France (IV): La formation des cadres
La formation des cadres adventistes
C'est un chantier permanent comme pour toutes associations, structures, entreprises ou administrations. Les formations adventistes, délivrées essentiellement dans son campus de Collonges sous Salève, ouvrent aujourd'hui à la révolution épistémologique décrite ci-dessus. C'est un atout pour l'effet de génération.
La formation adventiste, disons-le, est théologiquement forte. Dans la continuité de Miller, un esprit systémique est important dans la formation adventiste. Richard Lhemann l'a magnifiquement mis en évidence dans son ouvrage sur les adventistes. De plus, l'adventisme en France est sensible à former les individus aux attentes sociales. Sur ce point, il faut saluer l'ouverture d'un master de relation d'aide. Cela correspond aux demandes sociales. La relation d'aide est ancienne dans l'Eglise adventiste. Densifier celle-ci avec l'apport des équipes d'Empreinte formation est un plus. Remarquons que des universités ouvrent des diplômes en victimologie et sur l'accompagnement psychologique. Prendre ce cap dans la formation adventiste (où une formation en psychologie existait déjà) va également permettre de bien poser les limites entre approche théologique et psychologique, tout en admettant les ponts entre ces deux domaines du savoir. -
Diffamation des religions et liberté religieuse
Le dernier Conscience and Liberty est disponible depuis quelques semaines en kiosque. La Revue est également disponible en français. Editée par l'AIDLR, la revue Conscience et Liberté consultée par les décisionnaires dans de nombreuses organisations internationales (Conseil de l'Euorpe, Cour Européenne des Droits de l'Homme, Assemblée Générale de l'ONU...). Le dernier numéro est d'actualité et s'inscrit dans l'histoire de l'AIDLR. Son titre Defamation of Religious and Freedom of Expression pour la version anglaise et La diffamation des religions et la liberté religieuse pour les lecteurs francophones.
J'y consacre un article Religious Defamation, Stigmatization and Social Norms (Diffamation religieuse, stigmatisation et normes sociales – quand le droit européen prend de plus en plus acte de la complexité sociale).
Tous les articles de ce numéro sont de qualité. Un comité éditorial d'une grande efficacité en est le garant. Régis Dericquebourg m'indiquait sans détour : « ce numéro est bien ». Il a raison. J'ai été sensible à l'éditorial de Karel Nowak, Secrétaire général de l'AIDLR. Il note la pluralité des orientations des auteurs et le souhait de la revue d'être un lieu de débat, quitte à présenter des analyses qui ne sont pas des convictions de l'AIDLR. Outre ce point d'ouverture, l'éditorialiste indique des points majeurs autour de la diffamation religieuse. Le premier est le conflit qu'il peut avoir avec la liberté d'expression, surtout dans sa version médiatique. Le second est « une tension et un malaise croissants dans certaines parie du monde – notamment en Europe – par rapport aux immigrations ».
Une voie de sortie pour le Secrétaire est la reconnaissance de l'universalité des droits de l'homme par toutes les parties impliquées. Cette perspective à elle seule justifie les activités de l'AIDLR et le prolongement scientifique de ce dernier au travers de Conscience and Liberty.
SOMMAIRE ET EXTRAITS EN FRANCAIS DU NUMERO
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3ème séance : Formation Association AGIR
Information importante.
La 3ème séance de la Formation Agir prévue initialement le 25 mars à 18h30 au sein de la Sorbonne est reportée. Elle se déroulera en fin de parcours. Des contraines d’emploi du temps m’empêchent d’être présent.
Les participants ont pu apprécier l’actualité de notre dernière séance qui parlait, avant les médias, de l’enquête de l’INSERM sur le Comportement sexuel des français. Nous nous étions appuyés sur celle-ci pour illustrer la démarche sociologique et comprendre des liens entre comportements intimes et religion. Nous reparlerons dans d’autres séances de sexe et de religion avec plus de précision. La suite du programme est accessible en téléchargement. Pour plus d’info cliquez ici et revoyez la note déjà publiée. Vous y trouverez également les documents à télécharger sur la suite du programme et les coordonnées pour toutes informations. -
Dynamisme de l’enseignement privé adventiste en Guadeloupe : Le complexe scolaire de La Persévérance.
C’est vraiment difficile de se remettre des quinze jours passés en Guadeloupe. Mon épouse me rappelle sans cesse qu’ils étaient cruellement courts. Outre le côté vacances, le plaisir de voir la famille (ah mes petites nièces qui ne sont plus si petites que cela !), j’ai sagement, silencieusement observé l’adventisme. L’idée que je développe, selon laquelle il faille considérer l’adventisme comme un ensemble dynamique, particulièrement aux Antilles française s’est vue renforcée. Pour beaucoup d’observateurs il s’agit là d’une évidence, mais j’aimerai insister sur deux choses et prendre un exemple précis, celui de l’enseignement privé adventiste.