L’une des analyses que je fais de l’adventisme vise à établir le concept de « religion de la santé ». Entendons par là les groupes religieux qui placent au centre de leur analyse une relation au corps visant à optimiser le bon fonctionnement de ce dernier. Dans une précédente note j’écrivais : "Les religions de la santé ont une vision essentiellement préventive. La pathologie est vue comme pouvant être évitée et résulte de l’apparition du pêché, c’est-à-dire d'une césure relationnelle entre l’individu et la divinité...
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Yves Lambert est décédé
Ce chercheur, analyste incomparable des liens entre valeurs et religions, fin manieur des méthodes quantitatives nous a quitté.
Je ne connaissais pas Yves Lambert, puisque mon entrée comme rattaché au Groupe, Sociologie, Religions et Laïcités, correspond au moment où sa santé connut une forte dégradation. Alors il va de soit que je ferai aucun développement sur l’homme, ni sur son œuvre. Des chercheurs beaucoup plus en contact avec lui et sa recherche rendront compte avec plus de justesse de la marque que Lambert a laissé dans la sociologie du fait religieux. D’ailleurs je n’hésiterai pas à les solliciter pour ici vous parler d’Yves Lambert.
La disparition d’Yves Lambert est pour moi une défaite. En effet, ma passion pour la sociologie de la religion est en grande partie liée à un choc que j'eu à la lecture de ses travaux sur les « Valeurs des français ». Mon désir était de le rencontrer pour lui en rendre compte et surtout le remercier. De plus son article, les religions comme système de maximisation, est au centre de mon approche, visant à rendre compte des groupes religieux comme étant des espaces de rationalisations stratégiques.
L’heure n’est pas à développer sur ce point, mais à remercier ce grand chercheur pour les perspectives qu’il a initié. Aujourd’hui, après une famille, c’est toute la sociologie de la religion qui est en deuil. Alors sobrement, et anonymement, merci monsieur Lambert.
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Portrait de la population immigrée en France par l'INSEE
Voilà qui tombe en clin d’œil à notre note précédente : l’INSEE publie les chiffres sur l’immigration. Quelques journaux en font même une large place dans leurs colonnes. Le Nouvel OBS sur son site internet indique sobrement que « L'Insee dresse un portrait de la population immigrée », résumant simplement les données du recensement 2004 et 2005 publié par l’INSEE. De son côté le Figaro ne veut que l’on retienne du recensement avant tout que la forte évolution des populations venant d’Afrique noire. En une du site internet de ce journal on peut lire : « Forte hausse de l’immigration d’Afrique noire ».
Cette enqûete intéresse le sociologue du fait religieux, car il constate la forte présence d'immigrés dans les groupes religieux minorotaires. Comprendre la problématique migratoire, c'est aussi comprendre l'évolution de la sociologie de plusieurs groupes religieux en France.
Le numéro 1098 d’INSEE Première qui reprend au travers de la plume de Catherine Borrel les grands enseignements du recensement, ne peuvent pourtant se limiter à l’enseignement essentiel que retient le Figaro. Qu’apparaît-il ? -
Le défi autochtone de groupes religieux minoritaires
L’adventisme est composé principalement d’antillais français. Au-delà du critère de la nationalité, cette situation recouvre celles d’autres pays européens, où se sont des immigrés, qui forment les rangs les plus importants de l’adventisme sur le vieux continent. Aujourd’hui, bien que les efforts adventistes sont importants pour sensibiliser les autochtones, c’est en en Afrique Subsaharienne, en Amérique latine, dans la Caraïbe, en Aisie, ou en encore en Russie que la croissance adventiste est plus importante. La grande cérémonie du week-end dernier marquant les 80 années d’implantation de l’adventisme au Cameroun est en ce sens révélatrice, de l’ancienneté adventiste, mais aussi de la forme que semble prendre, le profil des croyants.
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La pratique adventiste du Sabbat (3)
Lors de deux précédentes notes, j’illustrais l’importance du sabbat chez les adventistes. A cette occasion j’invitais à constater que des adventistes n’hésitaient pas à vivre des conflits, lors de leur conversion notamment, pour « obtenir » leur sabbat. Voyons dans cette expression, le droit de pouvoir avoir une pratique religieuse en accord avec les convictions adventistes sur le sabbat. En d’autres termes il s’agit d’obtenir le droit de ne pas avoir une activité qui serait conçue comme en désaccord avec le 4ème commandement. Je rapportais que certains adventistes obtenaient une reconnaissance juridique, principalement au Canada, leur permettant d’observer le sabbat. Comprendre au niveau des membres, l’acceptation du sabbat et des conséquences parfois conflictuelles, qu’elle entraine dans des interactions sociales, implique de considérer ce choix comme rationnel. C’est ce que j’insinuais en fin de dernière note sur le sabbat. Mais dire que les adventistes sont rationnels dans leur pratique sabbatique est évidemment à contre courant, d’une vision pathologique du religieux. De mon avis considérer que les individus sont « influencés, fou, manipulé » est simpliste. C’est un refus de la complexité du social et une méconnaissance des incidences et préconceptions de telles affirmations. Personnellement, je remarque, lors de mes hebdomadaires observations dans des églises adventistes, ne pas être en relation avec des fous. Au contraire, les individus rationnalisent fortement leurs pratiques religieuses, dont le choix d’observer le sabbat. C’est d’ailleurs le cas dans d’autres groupes religieux minoritaires, taxés facilement d’êtres des espaces de manipulations (je ne dis pas qu’il n’existe pas de groupes dangereux mais ils ne sont pas la norme).
Considérer les adventistes dans leur choix d’observer le sabbat comme des individus rationnels, implique d’approcher cette rationalité autour de deux points (d’autres peuvent s’y greffer). Premièrement, à partir des parcours des individus ont peut observer les choix qu’ils opèrent, en observant l’évaluation qu’ils construisent. Deuxièmement la rationalisation des adventistes s’observe également dans le discours, légitimant l’observation du sabbat. Au sens de Boudon, il s’agit là d’observer la construction des bonnes raisons d’agir de l’adventiste. C’est en ce sens que j’ai choisi de vous livrer ici un résumé du discours adventiste sur l’actualité et l’importance du sabbat. Notez qu’il ne s’agit pas ici de commenter la légitimité de ce discours, mais d’apprécier (au sens scientifique) la rationalisation adventiste du sabbat. De plus cela implique une forte intrusion dans la théologie adventiste. Bien qu’aguerrit à celle-ci, je ne me reconnais aucune légitimité, entant que sociologue pour la commenter. Je me contente donc de vous transmettre un résumé autour de 5 points, réalisé par Maurice Pollin, lors d’une prédication de ce dernier le samedi 19 aout à l’Eglise Adventiste de Mouscron en Belgique. -
Adhésion de l'Eglise Adventiste à la Fédération protestante (2)
Je m'étais engagé auprès de vous à revenir sur la question de l'adhésion de l'Eglise adventiste à la FPF. J'aimerai dans les mois qui suivent vous proposer une lecture en terme de "reconnaissance mutuelle". Pour cela j'attends que se réalise une journée d'Etudes sur la question, qui est en cours d'organisation avec différents spécialistes. Après les vacances je serai en mesure de vous en dire plus. Pour l'instant, Charles, lecteur habituel de ce blog, membre de l'Eglise Adventiste, indique, l'interview suivante de JP Barquon, nous deveçant sur ce thème de la "reconnaissance mutuelle". Cette dernière, donnée au Magazine Aleloo, explicite dans un langage pédagogique, court et simple (format évidemment contraingnant de ce genre d'exercice) l'adhésion adventiste à la FPF. En attendant que je vous propose une vision qui sera complémentaire à celle-ci, de mon avis, cette interview demeure pédagogique.Au passage notez l'évolution des chiffres de l'adventisme surtout dans les DOM/TOM et la place d'Ellen Whote dans la présentation que fait Aleloo de l'adventisme.
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"Clear Word": Bible adventiste ? Impact sociologique d’un débat.
A chaud je vous transmets ma réaction et ma réflexion après avoir été contacté par une revue afin de commenter l’existence de la Clear Word. Surpris que je n’ai pas opté pour une mise en accusation de l’adventisme, il m’a été informé que mon avis ne sera pas pris en compte. Evidemment si vous avez l’habitude de me lire ici, vous ne serez pas surpris. En effet je pense que le sociologue est un analyste et non un moraliste. Ce n’est pas à lui de prendre une position incriminant son objet d’étude. De plus, je ne suis pas théologien et les nombreux débats autour de la Clear Word se sont cantonnés principalement à des considérations théologiques et éthiques, à côté des questions que suscitent l’existence même de la Clear Word. Je vous propose de glisser dans ce débat un regard porté sur des incidences identitaires liées à l'existece de la Clear Word, qui passe pour être "une Bible adventiste".
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Aperçu dans la presse sur l'AIDLR
Il est rare d’entendre parler de l’Afrique comme pays hôte d’un sommet mondial où l’on discute sur la défense et la promotion de la liberté religieuse dans le monde. Pour la première fois, International Religious Liberty Association (IRLA) ou l’Association Internationale de la Liberté Religieuse tiendra son Congrès International sur le sol africain. Du 27 février au 1er mars 2007, la ville de Cape Town, Afrique du Sud, accueillera la 6e Convention quinquennale que IRLA organise tous les cinq ans. Plus de 600 délégués représentant des associations pour la promotion de la liberté religieuse à travers 75 pays du monde seront attendus au centre de convention internationale de Cape Town lors du congrès. Une délégation malgache y sera afin de « combattre la haine religieuse par liberté de conscience » comme le souhaite le thème central du sommet.
Plusieurs religions :
Il s’agit d’une rencontre où les experts internationaux établissent des rapports sur la liberté religieuse venant du monde entier. Actuellement de passage à Antananarivo, Hansley Moorooven, le secrétaire général de l’IRLA pour la région de l’Afrique Australe et de l’Océan a tenu hier une conférence de presse au siège de l’Union des Eglises Adventistes de l’Océan Indien à Soamanandrariny où il a saisi l’occasion pour faire plus de connaissance sur le mouvement de l’IRLA dans le monde. « L’Eglise Adventiste du 7e jour est la pionnière de l’IRLA en 1893 avant que le mouvement s’ouvre à d’autres confessions depuis 1946 jusqu’à ce jour », explique Moorooven. Siège aux Etats-Unis et aujourd’hui présidé par Denton Lotz issu de l’église Baptiste, IRLA regroupe plusieurs religions à savoir Juive, Boudhiste, Musulmane, Catholique, Adventiste…etc, lesquelles ont partagé les mêmes points de vue à propos de la défense et la promotion de la tolérance religieuse dans le monde.
Source : Madagascar Tribune, jeudi 10 août, n°5330 -
La question du lavage de cerveau et les groupes religieux minoritaires de confessants. Autour de l’ouvrage de Dick Anthony et Massimo Introvigne, Le lavage de cerveau Mythe ou réalité (2006)
Au cœur du débat sur les sectes il y a la réfutation du caractère volontaire des conversions religieuses, au profit de la notion de lavage de cerveau. Sans le dire c’est à partir de cette dernière que s’établissent toutes les autres notions présentes dans le débat comme : la manipulation, la dangerosité, etc. L’ouvrage de Dirck Anthony et Massimo Introvigne le lavage de cerveau : mythe ou réalité, permet de faire le point sur la question (L’Harmattan, 2006). Je vous propose une réflexion issue de l’ouvrage et qui met en évidence 1/ l’émergence récente de la notion de lavage de cerveau, 2/son application polémique aux groupes religieux minoritaires comme le présente les auteurs, pour ensuite, 3/, voir comment cette notion réinterroge le rapport à l’adhésion (conversion et lavage de cerveau) et plus généralement aux groupes religieux minoritaires se voulant constitués de confessants.
La note elle est téléchargeable en pdf
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Réponses à quelques commentaires sur l'Eglise Adventiste (1)
Oui, les vacances sont terminées pour moi. Je laisse la place aux aoutiens qui j’espère ne bronzeront pas du visage, puisqu’ils auront toujours un ouvrage sous les yeux. Dans la prochaine note je vous parlerez de mon coup de foudre pour le livre de Dick Anthony et Massimo INTROVIGNE, Le lavage de cerveau : mythe ou réalité. Pour l’instant je réponds en vrac à quelques questions postées en commentaires.