Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Ce qu'enseigne la conversion à l'adventisme de l'ex dictateur Manuel Noriega

    Manuel NoriegaLa mort de Mauel Noriega l’ex agent double de la CIA et des services cubain, ex dictateur du panama renversé par les Etats Unis qui ne le soutenaient plus, a été relayé rapidement par la presse. L’information a fait le tour de la blogosphère protestante car Noriega s’était converti en prison à l’Église adventiste du septième jour. C’est l’entretien donné par l’aumônier adventiste José Daniel Sanchez, qui a accompagné Noriega en prison pendant six ans adventiste, à la Division Interaméricaine adventiste qui déclenché l’intérêt.
    Daniel Sanchez indique l’importance de l’école du sabbat dans le processus de conversion de Noriega. Je rappelle que l’école du sabbat (EDS) est un espace de formation continue des croyants qui forme la première partie de la rencontre sabbatique dans les communautés adventiste. Ce sont des moments d’échange et de construction collective de la réflexion, balisés par un support pédagogique. Sanchez rajoute l’importance des études bibliques. C’est d’ailleurs après six mois d’étude que Noriega demanda à se baptiser et devint membre de l’Église adventiste en 2011. « Pasteur Jose Daniel Sánchez est reconnaissant d’avoir eu l’opportunité d’exercer un ministère auprès de Manuel Noriega. Il a entendu que Manuel Noriega a demandé pardon publiquement à ceux à qui il a fait du tort pendant son régime, dans une déclaration faite depuis sa cellule »
    Sanchez rajoute que « Manuel Noriega a raconté comment il a demandé aux deux aumôniers Adventistes qui le visitaient en prison aux Etats Unis à être baptisé après six mois d’études bibliques. D’après pasteur Sánchez, Manuel Noriega aimait lire les livres de la pionnière de l’Eglise Adventiste, Ellen G. White, y compris la Tragédie des Siècles, Jésus-Christ, Patriarches et Prophètes, Prophètes et Rois et d’autres. « Nous avons parlé du vrai sabbat, du pardon que Dieu accorde dans Sa puissance, et de Sa miséricorde, » a dit pasteur Sánchez. « Manuel Noriega m’a dit qu’il aimait étudier et apprendre davantage au sujet de Jésus. Je suis une personne différente depuis que j’ai donné ma vie à Christ,’ disait Manuel Noriega. ‘Je parle à Dieu chaque jour et je sais que Jésus est mon sauveur qui m’a pardonné mes nombreux péchés ; C’est à Lui uniquement que je les confesse,’ disait-il. ».

    La conversion de Noriega met en évidence les fondamentaux adventistes que sont :
    - Le christocentrisme,
    - l’étude systématique et intensive du texte biblique,
    - la formation permanente des membres par l’Ecole du sabbat,
    - la tradition prophétique,
    - le rapport positif à la mémoire adventiste.

    Outre ces traits, la conversion de Noriega à l’adventisme montre aussi la conscience de la communauté accueillante de la nécessité d’accompagner tous les types d’individus, y compris les plus sanguinaires. D’autre part, cela manifeste une conscience que même si l’individu est converti, il ne reste pas moins un être polémique dont les conséquences de ses actes marquent négativement et de manière permanente.

  • La relation au religieux de Richard Wright via l’Église adventiste du septième jour et le méthodisme.

    Richard Wright, Eglise adventisteL’œuvre de Richard Wright est incontournable dans l’histoire littéraire, politique et religieuse. Dans l’Amérique ségrégationniste elle pose les jalons d’une meilleure compréhension des représentations mutuelles entre les Blancs et les Noirs (les majuscules sont celles de Wright). En filigrane, l’Église adventiste du septième jour dans le sud de l’Amérique ségrégationniste, est un élément critique présent dans la toile de fond de Black Boy, l’autobiographie romanesque de Whright. Et plus qu’un livre, Black Boy m’apparaît comme un type de relation, de représentation, de la SDA construite par des individus ayant eut un parcours intime avec l’Église adventiste.

    Richard Wright est présenté comme « le premier grand écrivain noir à succès ». Dans Black Boyi il dépeint les cruautés raciales. S’ajoute une description fine des stéréotypes réciproques entre Noirs et Blancs (les majuscules sont de l’auteur) dans le sud américain ségrégationniste. Wright prend le temps de restituer les rationalités que développent les individus. Rendre compte des causes profondes qui expliquent les comportements semble être son obsession. De longs passages proposent au travers des yeux du jeune Richard d’entrer dans la construction des représentations sociales et raciales des Noirs par l’Amérique blanche raciste et vice versa. Ainsi l’auteur via son expérience et sa création littéraire participe à une sociologie descriptive des relations sociales et des rationalités. L’ouvrage ressemble en de nombreux points aux œuvres interactionnistes des sociologues de l’Ecole de Chicago. Parmi les causes sous-jacentes à l’activité humaine en contexte ségrégationniste, Wright insiste sur les impacts d’une pratique religieuse littérale. Plus globalement, le religieux protestant apparaît comme une instance symbolique qui n’oriente pas les individus vers une connaissance du monde et de soi. Au contraire, ce religieux contribuerait à renforcer, reproduire la domination. C’est en partie à cette fin que Black Boy use de l’Église adventiste du septième jour et du méthodisme. L’Église adventiste est ainsi un moyen littéraire astucieux pour établir les tensions posées entre la quête de liberté et l’ascèse religieuse protestante littérale, voire fondamentaliste. Le méthodisme est quant à lui l’espace où la pression sociale, via la manipulation de sentiments, se réalise pour contraindre à la conversion religieuse. Ces deux traditions religieuses extrêmement liées par l’histoire et le contenu des croyances sont en fait utilisées comme archétype du religieux. La notion d’archétype renvoie à la définition philosophique qui fait d’un modèle particulier le réducteur d’un modèle plus général. J’utilise le terme également au sens de Carl Gustav Jung, c’est à dire une image inconsciente d’une singularité qui renvoi à un ensemble vaste et qui alimente l’inconscient collectif. Découvrir finalement l’adventisme et le méthodisme dans Black Boy c’est finalement accéder à la représentation du religieux chez Wright.

    C’est au travers des yeux du jeune Richard, narré avec recul et reconstruction par l’auteur, Richard Wright, que nous allons percevoir l’adventisme. Le lecteur le rencontre au travers plusieurs filtres Ainsi, l’Egise adventiste du septième jour nous arrive par le biais de 1) l’expérience familiale de Wright, 2) de ses relations sociales, 3) de sa perception de l’institution scolaire. Quant au méthodisme ilest utilisé pour illustrer le religieux comme un espace de pression sociale.

    La construction - restitution, romanesque de Wright est si fidèle aux enquêtes que je mène sur la perception de la SDA par des anciens individus ayant été socialisés dans la SDA que l’on pourra peut être parler d’une perception Wrightienne de l’Église adventiste du septième jour. Voyons concrètement ce dont il s’agit à partir du jeune Richard dans Black Boy.

    Lire la suite

  • La Fédération Suisse Romande et du Tessin lance le festival de la santé

     Eglise adventiste, Religion, Santé, Suisse, Fédération Suisse Romande et du Tessin, Festival de la santéLa fédération adventiste de Suisse Romande et du Tessin (FSRT) lance le festival de la Santé. Cette initiative traduit parfaitement le concept de Religion de la santé dont l’adventiste est une illustration majeure. En lien avec les professionnels et autorités, la FSRT a construit une programmation où sur la base des acquis scientifiques elle sensibilise le public à différents équilibres indispensables à la santé. Le handicap est un thème central pour cette première. Exercices, expositions, débats… sont des déclinaisons proposées. Ce qui me paraît capital et faussement banal est l’idée que la santé est un ensemble d’équilibres aux effets relationnels. Si cette conception de la santé dans sa dimension interactive est un acquis, elle a été de tout temps portée par l’adventisme. La santé est non seulement un sentiment de bien être (pas une absence de pathologie!) mais aussi une relation équilibrée avec ses entourages. Ce n’est pas seulement la perception d’un équilibre biologique et psychologique, mais également social. Dans une société, où de nombreuses pathologies, souffrances sont indiscutablement issues des déséquilibres relationnels, l’initiative adventiste est à saluer.
    D’autre part, comme religion de la santé, l’adventisme Suisse fait de cette manifestation d’abord un outil de promotion de la santé. De ce fait, l’action sanitaire éducative est capitale. Elle montre bien que les religions de la santé ont une éthique de responsabilité qui ne doit pas être assimilée à du prosélytisme. En effet l'objectif n'est pas la conversion mais d’établissement de bonnes pratiques de santé. Cependant, cela s’inscrit dans l’idée de mission. Soyons précis. Je l’ai écrit dans mon ouvrage Regards croisés sur l'Eglise adventiste du septième jour, l’éthique de responsabilité c’est se sentir responsable du bien être et du salut de concitoyens et responsabilliser ces derniers. C’est avoir des actions concrètes dans ces buts. Dans ce cadre, le bien être supplante le désir de conversion, sans l’exclure. Et c’est ce qui s’exprime très explicitement dans nombres de manifestations de santé adventiste en Europe francophone surtout sous l'impulsion Suisse. La FSRT mène des actions de santé, pédagogiques ouvertes, d’essence adventiste, scientifiques, montrant la perception large de la mission religieuse au sens d’une éthique de responsabilité, sans bercer dans le prosélytisme.

    C’est un équilibre difficile que la FSRT a su construire. En ce sens, le festival de la santé, additionné à d’autres actions de la FSRT, permet à l’adventisme Suisse de consolider sa place d’acteur social dynamique. Elle répond ainsi aux attentes sociétales vis-à-vis du religieux. Mais certainement le contexte Suisse favorise cette consonance entre attentes sociétales (et sociales) et l’offre religieuse adventiste. Et hors contexte Suisse, indiscutablement, la FSRT montre dans l’adventisme francophone en pays développés une perspective à suivre, voir à reproduire.

    En complément lire sur le sujet :

    La santé dans l’adventisme, une action ouverte et non du prosélytisme

    Religion de guérison et religion de la santé

    Santé anthropologie et adventisme

    Et l’ensemble des notes sur les liens entre adventisme et santé

  • L'Eglise adventiste canadienne et l'affaire Karla Homolka. Ce que l'on peut déduire

    Karla Homolka, Eglise adventiste du septième jourDepuis le 31 mai dernier, Karla Homalka a occupé de nouveau le devant de scène médiatique canadienne suite aux révélations de City News indiquant qu'elle est bénévole dans un établissement scolaire adventiste. Ancienne complice du tueur en série Paul Bernardo, son mari. Allias Ken et Barbi, le couple est pour les canadiens des amoureux meurtriers, anges de la mort. La justice canadienne a condamné Karla pour complicité de séquestrations, de viols et meurtres de deux adolescentes. Victime de violences conjugales elle a collaboré avec la police et permis l’arrestation de Paul Bernardo. Cette affaire a suscité au Canada le même émoi que l’affaire Dutroux en Belgique. Dans ces deux pays, ces faits-divers ont entraîné le débat sur le retour de la peine de mort. Une fois sa peine purgée, Karla dont les expertises psychiatriques avaient mis en évidence « un état psychique dégradé ». Entre 2007 et 2012 elle disparaît et les médias canadiens mènent une véritable chasse. C’est la La journaliste d’investigation Paula Todd qui la trouve et révèle dans son livre Finding Karka que Karla Homalka vie dans la région de Chateaugay sous le nom de Léanne Bordelais du nom de son nouveau mari, Thierry Bordelais, le frère de son avocat.

    Lire la suite