Joseph Bates est le champion du sabbatisme au sein de l’adventisme. Entre août 1846 et janvier 1849, il publie quatre fois le livre, Seventh day Sabbath, augmenté à chaque nouvelle édition. Dans l’esprit des baptistes du septième jour, le sabbat est simplement le jour correct d’adoration mais pour l’adventiste Bates, il est bien plus que cela. C’est un jour de joie, d’actes de bienfaisance, un mémorial de la création, une fête de la famille, un avant-goût du ciel, une vérité biblique à restaurer et un élément clé de la trame prophétique. Pour lui, l’histoire et la théologie sont indissociables. Cette approche influencera les études des chercheurs adventistes sur le sabbat. Elle aboutira à trois observations historiques et à une perspective eschatologique. Nous présentons ici un résumé très compact des recherches entre 1846 et aujourd’hui.
sabbat
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L'histoire du Sabbat (1), par Jean Luc Chandler
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Jospeh Bates (2/2) par Jean Luc Chandler
En mai 1845, Joseph Bates conclut que les millérites ont commis une grave erreur à la conférence d’Albany en affirmant qu’il ne s’est rien passé le 22 octobre 1844. Cette décision, qu’il considère être une apostasie, lui restera toute sa vie en travers de la gorge. Il écrit : « Je ne peux m’empêcher de penser que notre position est correcte à propos du cri de minuit, que nous avons été au mariage [une allusion à la parabole des dix vierges de Matthieu 25] et que la porte est fermée... Nos frères déchus se rendront bientôt compte de leur triste erreur » (Jubilee Standard, 29 mai 1845).
Pendant deux ans, Joseph Bates étudiera sa Bible afin de trouver un sens à la situation. Il produira la première analyse historico-théologique adventiste sur les évènements qui secouèrent le millérisme en 1844-1845. Dans son esprit, l’histoire et la théologie sont indissociables. Il publiera deux livres : l’un sur les spiritualistes et l’autre sur les albanistes. Afin de comprendre son raisonnement, avançons un peu dans le temps. -
Joseph Bates : le vrai fondateur de l'adventisme sabbatiste (1/2 de JL Chandler)
En 1845, ceux qui formeront le courant adventiste sabbatiste ne se connaissent pas encore. Dispersés à travers la Nouvelle Angleterre, ils ne se sont jamais rencontrés. Hiram Edson et ses associés, qui ont découvert la doctrine de l’instruction du jugement, vivent dans l’état de New York. James White et Ellen Harmon, qui acceptent la doctrine des dons spirituels, habitent dans le Maine. La congrégation de Frederick Wheeler, qui observe le sabbat, se trouve au New Hamsphire. Un homme, et un seul, se chargera de rassembler tout ce beau petit monde. Il s’appelle Joseph Bates (1792-1872). Et il réside dans le Massachussetts. C’est le seul associé de William Miller qui fera partie du courant sabbatiste. -
Leçon pour une laïcité ouverte par l’Angola.
La situation démocratique de nombres d’ex colonies africaines reste précaire. Les besoins humanitaires sont sans précédent. Sur ces terrains la structure humanitaire adventiste qu’est l’ADRA réalise un incomparable travail. Le 9 janvier, le Nouvel Observateur dans sa version en ligne et le site officiel de l’Eglise Adventiste, reprenaient une même dépêche qui signalait cette forte implication et la difficulté de l’engagement adventiste dans des pays marqués par l’instabilité politique, comme c’est le cas au Keynia.
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Eglise Adventiste et scrutin présidentiel aux Antilles (mis à jour)
Je devais vous publier la présente note après les élections présidentielles autour du lien entre politique et valeurs adventistes aux Antilles à la lumière des élections présidentielles. Mais vous êtes nombreux à anticiper en demandant si les adventistes antillais participent au vote. Dans un récent échange Sébastien Lherbier, animateur du site droit des religions me sensibilisait sur le choix de hauts dirigeants, adventistes aux Antilles, de ne pas se rendre aux urnes. Dans Le Monde daté du 21 avril 2007, un important dirigeant de la Fédération Adventiste de la Martinique indique que "le quatrième commandement ordonne que le samedi soit réservé à l'adoration de Dieu". Par conséquent il indique ne pas participer au scrutin tout en laissant le libre choix aux membres des communautés adventistes. Il faut dire que depuis plusieurs mois, les adventistes antillais se posent une question : faut-il aller voter ou pas aux élections présidentielles qui se déroulent pour les deux tours un samedi dans les DFA (Départements français d’Amérique) ?
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La loi du dimanche (National Sunday Law), l’esclavage et perception antillaise du judaïsme [Mise à jour]
Mise à jour le 18/06/2016 de la note publiée initialement 01/03/2007/.
L’ouvrage de Jean Marcussen "La loi du dimanche" a obtenu un succès phénoménal dans l’Eglise Adventiste. Il faut dire qu’outre le fait que cet ouvrage soit écrit par un adventiste, il mobilise un élément important du discours millénariste adventiste, à savoir la crainte que s’impose de nouveau au monde l’obligation d’observer le dimanche comme jour de repos dominical, au détriment du sabbat. L’adoption d’une telle législation est pour l’Eglise Adventiste une étape vers la parousie et une affirmation de son discours eschatologique. Cette vision adventiste de la « National Sunday Law » peut contribuer positivement au questionnement sur les liens entre croyances adventistes, et judaïsme et perception antillaise de l'adventisme. Je m’explique…
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Leçon à partir de la participation adventiste à la BSA
Nous avons déjà noté dans des notes précédentes que l’Eglise Adventiste n’est pas la seule institution religieuse à observer le sabbat. La Bible Sabbath Association regroupe en son sein plus de 400 groupes religieux sabbatiques dont le plus important est l’Eglise Adventiste. Les autres groupes résultent souvent de schismes et de sous schismes de l’Eglise Universelle de Dieu. (Cf. l’article de Religioscope sur le BSA).
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Adhésion à la Fédération protestante : clin d’œil à l’histoire adventiste. (3)
L’analyse de l’adhésion à la fédération protestante de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour a réveillé beaucoup de débats au sein des communautés locales adventistes. Certains adventistes pensaient que cela permettrait de capitaliser des ressources pour être mieux reconnu dans l’espace religieux français. Pour d’autres c’était trahir l’identité d’adventiste, qui pour eux c’était forgé par opposition au protestantisme. Ce débat est de mon avis intéressant. Il permet de mettre en évidence les différentes représentations qu’ont les membres de leur église. En outre il démontre, comme j’aime à le montrer, que les organisations religieuses minoritaires ne sont pas des lieux d’une constante homogénéité. Du point de vue historique ce débat, qui est loin d’être clos dans l’adventisme français, conduit à noter que l’adventisme dans son histoire a toujours été un espace de liens ambivalents avec le monde protestant. Une illustration demeure l’émergence du groupe. Je vous ai déjà noté, rapidement (c’est malheureusement l’une des contraintes du blog), que l’adventisme était issu d’un mouvement de réveil millénariste le millérisme, du nom de son premier initiateur, William Miller. Miller a longtemps été influencé par la doctrine baptiste du retour du Christ. Insatisfaite par les démonstrations baptistes, il étudia rigoureusement l’eschatologie biblique au travers principalement du livre de Daniel. Il détermina que le retour du Christ était pour octobre 1844. Cette année-là marqua la fin du millérisme. De cette fin, allait naître, entre autre, l’Eglise Adventiste du 7ème Jour. Sans qu’il le sache, Miller avait des contemporains qui étaient arrivé à la même conclusion que lui. Le Jésuite Manuel Lacunza (1730-1801), Gutierrez de Rozas, juriste mexicain, d’Adam Burwell missionnaire anglais au Canada, le Pasteur anglican Robert Scott, Pierre-Jean d’Algier, ou encore du grand missionnaire Joseph Wolff avait tous la même conviction que Miller.
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La pratique adventiste du Sabbat (3)
Lors de deux précédentes notes, j’illustrais l’importance du sabbat chez les adventistes. A cette occasion j’invitais à constater que des adventistes n’hésitaient pas à vivre des conflits, lors de leur conversion notamment, pour « obtenir » leur sabbat. Voyons dans cette expression, le droit de pouvoir avoir une pratique religieuse en accord avec les convictions adventistes sur le sabbat. En d’autres termes il s’agit d’obtenir le droit de ne pas avoir une activité qui serait conçue comme en désaccord avec le 4ème commandement. Je rapportais que certains adventistes obtenaient une reconnaissance juridique, principalement au Canada, leur permettant d’observer le sabbat. Comprendre au niveau des membres, l’acceptation du sabbat et des conséquences parfois conflictuelles, qu’elle entraine dans des interactions sociales, implique de considérer ce choix comme rationnel. C’est ce que j’insinuais en fin de dernière note sur le sabbat. Mais dire que les adventistes sont rationnels dans leur pratique sabbatique est évidemment à contre courant, d’une vision pathologique du religieux. De mon avis considérer que les individus sont « influencés, fou, manipulé » est simpliste. C’est un refus de la complexité du social et une méconnaissance des incidences et préconceptions de telles affirmations. Personnellement, je remarque, lors de mes hebdomadaires observations dans des églises adventistes, ne pas être en relation avec des fous. Au contraire, les individus rationnalisent fortement leurs pratiques religieuses, dont le choix d’observer le sabbat. C’est d’ailleurs le cas dans d’autres groupes religieux minoritaires, taxés facilement d’êtres des espaces de manipulations (je ne dis pas qu’il n’existe pas de groupes dangereux mais ils ne sont pas la norme).
Considérer les adventistes dans leur choix d’observer le sabbat comme des individus rationnels, implique d’approcher cette rationalité autour de deux points (d’autres peuvent s’y greffer). Premièrement, à partir des parcours des individus ont peut observer les choix qu’ils opèrent, en observant l’évaluation qu’ils construisent. Deuxièmement la rationalisation des adventistes s’observe également dans le discours, légitimant l’observation du sabbat. Au sens de Boudon, il s’agit là d’observer la construction des bonnes raisons d’agir de l’adventiste. C’est en ce sens que j’ai choisi de vous livrer ici un résumé du discours adventiste sur l’actualité et l’importance du sabbat. Notez qu’il ne s’agit pas ici de commenter la légitimité de ce discours, mais d’apprécier (au sens scientifique) la rationalisation adventiste du sabbat. De plus cela implique une forte intrusion dans la théologie adventiste. Bien qu’aguerrit à celle-ci, je ne me reconnais aucune légitimité, entant que sociologue pour la commenter. Je me contente donc de vous transmettre un résumé autour de 5 points, réalisé par Maurice Pollin, lors d’une prédication de ce dernier le samedi 19 aout à l’Eglise Adventiste de Mouscron en Belgique. -
La pratique du Sabbat chez les adventistes (2)
Je défends l’idée qu’il faut, à côté des apports de chercheurs complètement extérieurs aux groupes religieux, insérer des regards de l’intérieur desdits groupes, pour mieux les comprendre. Vivre avec ces derniers, profiter de l’apport de chercheurs membres de l’organisation, écouter, recueillir les paroles des individus, sont nécessaires à la construction du savoir sociologique. Loin de moi l’idée de "compromission" (le terme me cause problème). Il faut rendre compte respectueusement, mais sans "complaisance" scientifique du groupe analysé. Pour illustrer, je vous livre un extrait de mon carnet d’enquête, écrit, quelques minutes dans un café, après une observation au sein d’une communauté de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour dans le Nord de la France.
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La pratique du sabbat chez les adventistes (1)
Le 30 juin dernier une cour fédérale américaine statua en faveur d’un employé adventiste observateur du sabbat. Pour la première fois, la cour imposa le paiement de dommages au demandeur. Les faits sont rapportés par l’Adventist News Network qui ajoute que la cour a pris en compte la perte de niveau de vie. La cour stipule également vouloir dissuader l’accusé, UPS (United Parcel Service), qui ne respecta pas la liberté de culte de Todd Sturgill. Ce dernier était employé depuis 19 ans chez UPS quand il a rejoint l'église adventiste en mai 2004. Cette situation où un adventiste s’oppose à son employeur en raison de la pratique sabbatique n’est pas isolée. Elle permet de revenir sur l’importance de cette pratique chez les adventistes.