La chute de l’empire ottoman le 11 août 1840, correctement prédite par Josiah Litch en interprétant Apocalypse 9, provoque à la fois un sursaut d’intérêt du public pour les prophéties bibliques et un assaut frontal contre elles. Pour les uns, la rectitude des interprétations historicistes est confirmée. C’est la preuve réjouissante que le Christ va bientôt revenir triomphant sur les nuées du ciel. Pour les autres, furieux ou indifférents, c’est une illusion, une imposture qu’il faut stopper.
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CHARLES FITCH : Le séparatiste du mouvement adventiste (de JL Chandler)
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Josiah Litch annonce la chute de l’empire ottoman (de J L Chandler)
L’année 1840 marque le vrai début du mouvement de réveil millérite. En effet, en décembre 1839, William Miller rencontre Joshua Himes qui devient son lieutenant et l’organisateur hors pair de la proclamation du retour du Christ. Mais surtout, à partir de 1838, Miller reçoit l’appui tant espéré d’un certain nombre de pasteurs, notamment de Josiah Litch qui va annoncer ce message avec une plus grande force.
Une prédiction audacieuse
Au début de l’année 1838, Dr. Josiah Litch (1809-1886), un médeçin et un pasteur méthodiste de la ville de Philadelphie en Pennsylvanie, lit à la requète d’un ami un livre de William Miller dans le but de réfuter ses arguments. A sa surprise, il est totalement satisfait. De son propre aveu : « Les arguments étaient si clairs, si simples et en outre si scripturaires ». Il adhère immédiatement au mouvement millérite.
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Joshua Himes : l’organisateur du mouvement millérite (de JL Chandler)
Après treize longues années de silence, en 1831, William Miller commence enfin à annoncer la nouvelle du retour du Christ. Il reçoit beaucoup d’invitations à prêcher mais c’est un homme seul. Son message est mal accueilli par les hommes d’église. Mais après la Panique de 1837 (une sévère dépression économique), les Américains perdent confiance dans la croyance populaire de l’imminence d’un millénaire de paix et de prospérité universelles. Les prix s’effondrent brutalement : de 42% entre 1839 et 1842. A partir de 1838, plusieurs pasteurs – notamment Josiah Litch et Charles Fitch - acceptent le message de Miller sur le retour du Christ.
Pour ne pas créer de confusion dans l’esprit des lecteurs du blog, nous distinguerons désormais deux groupes d’adventistes. Ceux qui précèdent 1844, nous les nommerons les millérites. Nous appellerons leurs héritiers d’après 1844 les adventistes (du septième jour).
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William Miller annonce sa découverte (JL Chandler)
En 1818, William Miller, un fermier de Low Hampton dans l’état du Maine, parvient à la conclusion choquante que Christ reviendra sur la terre de manière visible vers 1843 afin d’établir son royaume éternel. C’est l’espérance la plus forte de la Bible : « Voici il vient au milieu des nuées, et tout le monde le verra » (Apocalypse 1.6) Cette conclusion le remplit de joie mais aussi de crainte. Il se croit seul au monde à le savoir. Il redoute l’idée de propager la bonne nouvelle. Il recule de toutes ses forces en se terrant dans le silence, dans l’attente secrète de ce jour glorieux. Mais il n’est pas dit que les choses mourront tranquillement dans un coin. Qu’elles ne se sauront jamais. Car qu’il veuille ou non, Miller va se trouver propulser sur le devant de la scène.
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Les débuts de l’adventisme : William Miller entre en scène (de JL Chandler)
Au début du XIX ème siècle, l’espérance biblique du retour du Christ est oubliée. Pour deux raisons. Pour les critiques de la Bible, c’est un livre suranné, sans historicité, et dans le monde chrétien, on croit être à la veille d’un millénaire de paix universelle (lire la note précédente). A contre courant de cette atmosphère générale, des commentateurs bibliques examinent les prophéties avec une grande intensité. Ils arrivent à une conclusion bouleversante : le Christ va bientôt revenir. Pour répandre la nouvelle, personne ne saura mieux captiver l’attention des foules que l’américain William Miller (1782-1849), un invraisemblable candidat pourtant au départ. C’est le moins que l’on puisse dire.
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Alors dis moi c’est quoi un adventiste ? (4) : des légalistes ? Deuxième partie
Je n’imaginais pas que l’association des termes « adventiste » et « légaliste » rencontrerait un tel succès. Continuons donc sur cette vague qui a elle seule conduit plus de cent personnes par jour ici. Dans la première partie je vous indiquais que l’Eglise Adventiste ne peut être considérée comme une organisation religieuse légaliste. Les précisions historiques des commentaires de Chandler confirment également ce point. Pourtant, dans les enquêtes elle apparaît comme telle. C’est d’ailleurs l’un des principaux mots qu’utilisent directement ou indirectement les individus qui connaissent l’adventisme sans y être membre, pour le qualifier. De nombreux points expliquent la permanence du légalisme sur l’image adventiste. Je traiterai ici uniquement de trois raisons rapidement. Une historique, la seconde théologique et la troisième sociologique.
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Eglise Adventiste et scrutin présidentiel aux Antilles (mis à jour)
Je devais vous publier la présente note après les élections présidentielles autour du lien entre politique et valeurs adventistes aux Antilles à la lumière des élections présidentielles. Mais vous êtes nombreux à anticiper en demandant si les adventistes antillais participent au vote. Dans un récent échange Sébastien Lherbier, animateur du site droit des religions me sensibilisait sur le choix de hauts dirigeants, adventistes aux Antilles, de ne pas se rendre aux urnes. Dans Le Monde daté du 21 avril 2007, un important dirigeant de la Fédération Adventiste de la Martinique indique que "le quatrième commandement ordonne que le samedi soit réservé à l'adoration de Dieu". Par conséquent il indique ne pas participer au scrutin tout en laissant le libre choix aux membres des communautés adventistes. Il faut dire que depuis plusieurs mois, les adventistes antillais se posent une question : faut-il aller voter ou pas aux élections présidentielles qui se déroulent pour les deux tours un samedi dans les DFA (Départements français d’Amérique) ?
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Dis moi : c’est quoi un adventiste ? (2)
Je continue à répondre aux questions qui finalement posent la question de la définition de l’adventisme, comme entamé dans plusieurs notes.
Rappel : Dans une précédente note je présentais de manière générale l’adventisme. Cinq critères se dégageaient. Il s’agissait du biblicisme, du christocentrisme, du prophétisme, de la croyance au retour du Christ et d’un gout certain pour l’étude de la Bible. Ces caractéristiques permettent d’indiquer que l’adventisme est transconfessionnel. Mais attention : il ne faut pas tomber dans le piège des caractères. Ce sont des constructions qui permettent juste de lire la réalité. Evidemment au quotidien on ne les retrouve pas de manière pure. Les variations et spécifictés sont nombreuses. -
Adhésion à la Fédération protestante : clin d’œil à l’histoire adventiste. (3)
L’analyse de l’adhésion à la fédération protestante de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour a réveillé beaucoup de débats au sein des communautés locales adventistes. Certains adventistes pensaient que cela permettrait de capitaliser des ressources pour être mieux reconnu dans l’espace religieux français. Pour d’autres c’était trahir l’identité d’adventiste, qui pour eux c’était forgé par opposition au protestantisme. Ce débat est de mon avis intéressant. Il permet de mettre en évidence les différentes représentations qu’ont les membres de leur église. En outre il démontre, comme j’aime à le montrer, que les organisations religieuses minoritaires ne sont pas des lieux d’une constante homogénéité. Du point de vue historique ce débat, qui est loin d’être clos dans l’adventisme français, conduit à noter que l’adventisme dans son histoire a toujours été un espace de liens ambivalents avec le monde protestant. Une illustration demeure l’émergence du groupe. Je vous ai déjà noté, rapidement (c’est malheureusement l’une des contraintes du blog), que l’adventisme était issu d’un mouvement de réveil millénariste le millérisme, du nom de son premier initiateur, William Miller. Miller a longtemps été influencé par la doctrine baptiste du retour du Christ. Insatisfaite par les démonstrations baptistes, il étudia rigoureusement l’eschatologie biblique au travers principalement du livre de Daniel. Il détermina que le retour du Christ était pour octobre 1844. Cette année-là marqua la fin du millérisme. De cette fin, allait naître, entre autre, l’Eglise Adventiste du 7ème Jour. Sans qu’il le sache, Miller avait des contemporains qui étaient arrivé à la même conclusion que lui. Le Jésuite Manuel Lacunza (1730-1801), Gutierrez de Rozas, juriste mexicain, d’Adam Burwell missionnaire anglais au Canada, le Pasteur anglican Robert Scott, Pierre-Jean d’Algier, ou encore du grand missionnaire Joseph Wolff avait tous la même conviction que Miller.
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Aux origines de l'adventisme (2). L'influence puritaine
En 1833, l’Eglise des Pèlerins, communauté Presbytérienne du Massachusetts perd son statut de dernière Eglise établie par la loi aux Etats-Unis. Jusqu’à cette date, elle jouissait encore de quelques privilèges légaux, hérités des temps où l’idéal théocratique – lui même vestige de l’inquisition venue d’Europe – était partagé par nombre d’Américains. Au-delà de l’anecdote, ce désétablissement marque la fin du puritanisme politique. Ce puritanisme politique s’éloigne de la conception européenne du terme qui renvoie, au mieux, à cette « ascèse intramondaine » sur laquelle Max Weber assoit le développement du capitalisme. (Cf Encyclopédie du protestantisme)
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Aux origines de l’adventisme (1) : le millérisme.
Dans vos mails, nombres de visiteurs demandent des précisions sur les origines de l’adventisme. Pour tenter de répondre à l’ensemble des questions qui portent sur ce point voilà un bref résumé historique. Cependant n’étant pas historien, ne faites évidemment pas l’économie de lire les ouvrages historiques sur l’émergence adventiste et plus généralement sur le religieux américain du XIXè Siècle. (Les auteurs dont je fais référence sont en bibliographie indicative. )
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Découvrir un groupe religieux minoritaire
Près de 14 millions d’individus sont des membres de l’Eglise Adventiste. Dans l’hexagone on en compte entre 10 et 11 000. Si on rajoute les 27 900 adventistes des DOM TOM (Nouvelle Calédonie comprise), on dénombre officiellement près de 39 000 adventistes en France . Pourtant cette religion et ses membres sont méconnus . Voilà quelques chiffres pour mieux les penser.
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Indications bibliographiques
Juste quelques indications bibliographiques pour ceux qui veulent en savoir plus concernant le regard sociologique sur l'adventisme comme groupe religieux minoritaire