La pratique du sabbat est essentielle dans le corpus adventiste. Les principales recherches historiques le confirment que sous l'impulsion de Joseph Bates, les adventistes intègrent le sabbat dans leurs croyances. (Voir Becerra Sergio, Racines puritaines de la doctrine du sabbat adventiste du septième jour : étude historique et théologique, Université de Strasbourg 2001 et Fabrice Desplan, Structuration de l'action collective adventiste. Approche d'un groupe religieux minoritaire dans le Nord de la France, Université de Lille III, 2005). Des centaines d'organisations religieuses ont adopté le sabbat dès les premières heures de la conquête des Amériques. Près de 400 mouvements sont organisés dans le Bible Sabbath Association (BSA). Les plus importants sont les églises adventistes et au premier rang l'Eglise adventiste du septième jour. Plus d'une centaine de groupes protestants ne sont pas affiliés à la BSA. S'ajoutent les organisations chrétiennes catholiques sabbatiques et surtout les juives. Il est difficile de comptabiliser le nombre de sabbatistes.
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Le dilemme des caucus du samedi
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Ordination des femmes pasteures adventistes: la belle initiative Suisse
En juillet 2015 les délégués internationaux de l'Eglise adventiste réunis en synode rejetaient l'ordination des femmes pasteures dans un climat tendu (Voir la note que je publiais sur ce sujet). La Fédération Suisse Romandes et du Tessin (FSRT) propose aujourd'hui à l'Union des Eglises adventistes d'accepter l'ordination des femmes. Les enjeux sont multiples et illustrent également le champ (au sens de Pierre Bourdieu) pastoral. Et c'est ce point qui intéresse objectivement, mais qui ne peut être sans échos subjectif.La décision du Comité directeur de la FSRT a été reprise par Evangélique info de manière brève. Le compte rendu sous forme de bulletin d'nformation du comité directeur de la FSRT via sa publication Direct News du 9 février 2016 est plus explicite. Son contenu court et dense est un véritable outil d'étude à archiver par les chercheurs en sciences sociales. Simple, d'aspect classique, le Direct News marquera certainement un tournant de l'histoire adventiste en Europe francophone et certainement à l'échelle mondiale. Je m'explique (lisez la suite impérativement) :
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Heidi Cruz, l'épouse adventiste qui aide à faire briller le sénateur Ted Cruz
Encore inconnue dans les médias de notre côté de l'Atlantique Heidi Cruz, l'épouse du sénateur républicain Ted Cruz est un atout majeur sur la route qui mène à la Maison Blanche.
A 44 ans Heidi, cadre de Godlman Sachs s'implique très activement dans la campagne de Ted. Heidi stabilise l'image de son mari et attire vers lui différents électorats. Le premier est le vote féminin qui reste plus homogène du côté républicain. Elle participe surtout à amplifier le vote évangélique.
Dans son versant adventiste, le vote conservateur quitte Ben Carson pour Ted Cruz. Dès le synode de juillet 2015, tout en veillant à ne pas s'initier pas dans la campagne, des délégués adventistes n'hésitaient à marquer leur distance avec Carson, en indiquant "préférer Carson, le neurochirurgien en blouse blanche que le candidat Carson à la Maison Blanche". La présence de Heidi à certainement participé à ce qui semble être le siphonnent des voix Carson par Ted Cruz.
Heidi est un atout particulièrement performant pour la levée des fonds, essentielle dans le système électoral américain. La presse américaine considère qu'elle est la personnalité qui a récolté le plus grand soutien financier. Heidi a toutefois un talon d’Achille qui à ce jour ne pose pas de problème. Elle à connue une importante dépression en été 2005. Pour l'heure, cet épisode de sa vie privée ne porte pas préjudice, faisant d'elle une américaine classique. D'autre part, alors de Ted Cruz se prononçait contre l'Obama Care, la presse révélait qu'il était inscrit sur l'assurance santé de Heidi.
Les démocrates ont rapidement insisté sur cette attitude paradoxale d'un individu qui dénonce une loi protectrice alors, qu'il bénéficie de l'assurance santé de Goldman Sachs. Mais pour les républicains il s'agit d'une situation classique dans un pays qui se méfie de l'Etat central et valorise l'image d'une famille soudée et impliquée dans le travail. Le lien avec Goldman Sachs acteur de la crise des subprimes ne manquera certainement pas de revenir dans les débats.
En plus de ses qualités, Heidi confère le minimum d'une communication électorale américaine qu'est la famille soudée. C'est la une contrainte attendue. Ce couple de protestants venant de congrégations différentes permet de construire une image confessionnelle non conflictuelle et moderne. Alors que les Cruz peuvent être présentés comme conservateur en France, cette "mixité religieuse interne au protestantisme" est souvent vue comme un modernisme aux USA.
Une anecdote pour finir: Heidi a été légèrement raillée pour sa timidité devant les caméras, car elle hésite incontestablement à enlacer son mari sur les estrades. Signe de fébrilité pour certains et pudeur pour les autres. Cette dernière accession rencontre la préférence d'électeurs plus proche d'une Amérique pudibonde. Nul doute que les Spin Doctors corrigeront rapidement ce point de communication.
Heidi est donc une boule à plusieurs facettes qui pour l'instant aide à faire briller Cruz.
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Le « classement religieux » des candidats républicains.
La dernière étude menée par le Pew Research Center sur la perception qu'ont les américains du niveau d'engagement religieux des candidats républicains aux primaires est très révélatrice. Les résultats ne sont pas surprenant et permettent déjà de décoder la victoire de Ted Cruz dans l'Iowa alors que la route vers la Maison Blanche est encore immense.
60% des américains considèrent que Donald Trump n'est pas trop religieux, même après avoir reçu le soutien de Jerry Falwell Fr., président de l'université chrétienne de Liberty University. Bien que Trump s'est dit presbytérien, que 5% des interrogés le perçoive comme « très religieux ». Les candidats les mieux perçus comme religieux sont l'adventiste Ben Carson (68%), Ted Cruz (65%) et le catholique Marco Rubion (61%).
Jugeant les qualités de candidats, les interrogés ont des réponses différentes. Ils considèrent à 56% que Donald Trump est celui qui a les meilleurs qualités pour être Président. Il devance Ted Cruz (53%). Seul 6% des américains sont susceptibles de voter pour un candidat non croyant.
Cruz semble rallier à ce jour deux qualités: sa, celle de son entourage et son charisme de dirigeant.
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Le vote républicain abandonne Carson pour Cruz
Disons le tout de suite, l'expression de vote évangélique est rapide, brutale et trop globale. Les évangéliques américains sont divers et leur opinion partisane est plurielle. L'idée de vote républicain permet simplement de résumer, synthétiser les principales tendances qui se dégagent des groupes évangéliques.
Jusqu'en novembre 2015, les groupes évangéliques faisaient de Ben Carson leur candidat. Mais être candidat à l'investiture républicaine, c'est aussi déjà se projeter face au candidat démocrate. Et, malgré ses sorties contre l'OBama Care, la mariage gay, et l'imposition de principes bibliques au Trésor américain, Ben Carson est jugé inexpérimenté pour affronter Hillary Clinton. Son manque de professionnalisme s'est aussi vu dans la gestion de son équipe où des cadres ont fait défection.
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Soutenons RTS Religion
L'offre d'analyse du fait religieux sur les medias francophones généralistes diminue dangereusement. L'annonce de la Radio et Télévision Suisse Romande de la fin des émissions de la rédaction de RTS religion ne peut qu'inquiéter. Pour avoir participer une humble fois à ses émissions, j'ai pu constater, également comme auditeur de la qualité de traitement du fait religieux. Dans un monde où l'ouverture vers autrui n'est plus la règle, supprimer de tels espaces conduit à défendre la fermeture, l'ignorance. Alors on dira qu'il faut attendre ce qui remplace les émissions de RTS. Mais pourquoi changer ce qui marche pour un hypothétique futur?
En soutien à RTS, je vous invite à signer la pétition à l'adresse http://soutenonsrtsreligion.info/
Fabien Hünenberger qui produit et anime les émission, fait depuis des décennies une action de pédagogie exceptionnelle dans l'espace francophone. A l'heure où l'obscurantisme emporte la vie sans distinction en se parant de religion, il faut soutenir le travail de Fabien et de toute la production pour le bien commun. Loin des logiques irrationnels, il faut porter votre signature à la pétition de soutien.
Télécharger également le texte de soutien
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Pourquoi inviter Elie Domota à Lille les 30 et 31 octobre?
Cette question m'est posée plusieurs fois par jour. Et je réponds : Pourquoi ne pas inviter Elie Domota ? Je vous laisse les commentaires de mes interlocuteurs... Je préfère me concentrer à répondre enfin à la question première.
L'implication militante
Elie Domota est le leader syndical qui a mené la plus longue grève générale dans une terre administrée par des règles dite d'Etat de droit au XXIe siècle. C'est un acteur social au centre du dynamisme antillais. De fait, bien qu'il soit tranché, il est impossible de faire l'économie de son regard sur plusieurs aspects.
Je n'ai jamais caché des proximités avec des approches d'Elie Domota. Une différence majeure est qu'il est acteur syndical et moi, chercheur. Alors, lorsque la Communauté des Ivoiriens du Nord Pas de Calais m'a approché par son président, l'auteur Guillaume Opély, pour contacter Elie et le faire venir à Lille, pour échanger sur les grands défis qui rapprochent l'Afrique et les Antilles, j'ai accepté. Si, j'ai du réfléchir à la pertinence de cette demande, quand j'en ai parlé avec Elie, c'était pour lui une évidence.
Un symbole fort dans la nouvelle région Nord-Pas de Calais-Picardie
La présence d'Elie Domota dans le Nord, terre que les sondages annoncent dédiée à Marine Le Pen est aussi un symbole fort, un acte de protestation constructif.
Le Nord-Pas de Calais-Picardie connaît de vigoureux débats sur l'autre, alimentés par l'actualité des migrants à Calais. Organiser une manifestation où des cultures, des traditions peuvent se rencontrer de manière positive est un contre-pied formidable. De plus, le faire avec un leader qui réinterroge le regard que l'Etat a sur les territoires d'Outremer et ses liens avec l'Afrique est plus que pertinent. Il faut rajouter ici qu'aucune structure locale ou nationale, malgré les promesses n'a aidé à ce jour pour la venue d'Elie Domota. Aucune semble vouloir user de cette venue pour marquer son attachement au Nord comme espace du bien vivre ensemble en cette période préélectorale.
Un cadre : Les défis des liens entre l'Afrique et la Caraïbe
Plusieurs médias sensible à l'actualité de l'Outremer ont manifesté un intérêt. Télésud avec Hamed Paraiso, Outremer 1er, Télé Antilles, Espace FM, RFi, Radio Campus ont vu l'intérêt de cette venue, surtout avec l'actualité.
Inviter Elie Domota reste en France un défi. Le réflexe associatif est de se rapprocher des institutions publiques. Hélas, là, les déceptions entre promesses et l'absence de faits sont gigantesques. Sociologue, il m'a paru capital avec Guillaume Opély de nager à contre courant et de mobiliser des dons privés pour faire venir Mr Domota.
Elie Domota interviendra dans le cadre de la 3ème édition de la manifestation VISA POUR LA COTE D'IVOIRE. Dès qu'il faut parler des liens à construire entre l'Afrique et la Caraïbe les crispations sont vives. Cela implique de dépasser les mythes historiques et politiques qui ont construits des représentations, des identités collectives, des déconstructions identitaires et surtout une domination. Dépasser, et ne pas simplement accepter de parler du lien historique entre l'Afrique et les Antilles dans le « ils nous ont vendu » et à l'opposer « ils se sentent plus français, que français », oblige a bouger les lignes. C'est déjà se parler, à soi-même (désolé pour l'insistance) autrement.
Pour les caribéens, c'est aller plus loin que les discours construits un temps par la littérature singulièrement, mais aussi par un dense univers intellectuel qui considère d'abord et principalement les caribéens uniquement autour du fait esclavagiste. Il y a donc une critique, une nuance apportée à la créolité. Inviter Elie Domota, dans le cadre des liens avec l'Afrique c'est aussi insister sur le drame du rapt de générations à sa terre natale, l'Afrique. C'est noter qu'il est indispensable d'insister sur la déconstruction qu'a été le système esclavagiste et ses déclinaisons actuelles. C'est noter qu'en amont de l'esclavage, il y avait déjà la vie, l'ingéniosité, les conflits, les larmes, les bonheurs, mais surtout l'autonomie politique et de penser d'êtres humains en Afrique. Dire cela n'est pas faire preuve d'une nostalgie mythique, mais faire preuve de réalité.
Alors, proposer de réconcilier l'histoire avec la réalité sociale, refaire liens entre Afrique et Caraïbe peut faire peur. Pourtant tout le monde a y gagner car c'est permettre à des peuples de se réapproprier leur histoire, le présent et de construire ce que Désiré Basile Djédjé appelle la mémoire du futur.
Vitaliser la diversité associative.
Faire venir Elie Domota est aussi l'occasion coaliser des associations qui ont été souvent obligés de fonctionner dans une concurrence organisée par la logique des subventions. Ainsi plus d'une dizaine d'association ont mis la main. Parmi elle, et c'est ma satisfaction, des associations de jeunes caribéens mais aussi de mahorais, de réunionnais, débordant le simple cadre caribéen. S'ajoute également le réseau de Familles Rurales.
Voici une somme de raisons non limitée qui justifie cette venue et fait déjà penser à une nouvelle
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Elie Domota à Lille les 30 et 31 octobre : Communiqué
Lille, le 19 octobre 2015
Communiqué de presse
Ce communiqué tient également lieu d'invitation
La CINPAC (Communauté Ivoirienne du Nord Pas-de-Calais) et les associations partenaires vous invitent à la 3ème édition de VISA POUR LA COTE D'IVOIRE les 30 et 31 octobre à la salle du Gymnase, place Sébastopol de Lille.
VISA POUR LA COTE D'IVOIRE fédère plus d'une dizaine d'associations lilloises et du Nord Pas de Calais autour du thème :
« AFRIQUE-CARAÏBES, Histoire et Perspectives
Comment franchir les rivages soupçonneux du « non-dit » et bâtir la « mémoire du futur ».
L'invité d'honneur :
Le leader syndical Élie DOMOTA qui mena la plus longue grève générale en 2009 est l'invité d'honneur. Il répond à l'invitation de Guillaume OPELY GADJI, président de la CINPAC (Communauté Ivoirienne du Nord Pas de Calais), d'associations antillaises, mahoraises et de Familles rurales. Il échangera sur la reconstruction des liens entre l'Afrique et la Caraïbe dans le contexte historique mais aussi social que nous vivons.
Une bulle républicaine pour le vivre ensemble :
En plus de la conférence débat, différentes prestations artistiques (expositions, concerts, table littéraire) se dérouleront et permettront de constater un nouveau dynamisme des associations caribéennes, africaines et mahoraises dans le Nord Pas de Calais. Loin des tensions de l'actualité, y compris en Nord Pas de Calais, la CINPAC propose en alliant réflexion et expressions artistiques de reposer les bases du vivre ensemble, en se débarrassant des polémiques. Ainsi les 30 et 31 octobre au gymnase de Lille les associations proposent une bulle républicaine à tous dans 2 heures de spectacle et un dîner de gala samedi 31 octobre.
Vendredi 30 l'accès est libre et gratuit. Une participation libre est laissée à l'appréciation de tous
10h Expositions
19h Conférence débat d'Élie DOMOTA
21h Spectacle
Samedi : Accès gratuit - En soirée dîner spectacle 10€ avec réservation souhaitée
10h Expositions
13h Table ronde littéraire en présence d'Élie Domota
21h Dîner Gala (10€)
Avec les remerciements et attentes des acteurs de la manifestation.
Pour l'ensemble des associations partenaires
Guillaume OPELY GADJI, Président de la CINPAC
Roger LALLO, Président du Comité d'Organisation
Comité scientifique
Fabrice DESPLAN, Marc Antoine SEGUIN CADICHE
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Les délégués de l'Eglise adventiste votent contre l'ordination des femmes
Après des années de travaux, de réflexions, de consultations, les délégués de l'Eglise adventiste ont rejeté l'ordination des femmes lors de sa Conférence générale (Assemblée générale) ce 9 juillet 2015 à San Antonio. Dans un tohu-bohu et une ambiance électrique, sur les 2363 délégués votants, 977 votèrent oui et une majorité de 1381 opta pour le non (5 abstentions). Bien plus que le résultat ce sont les débats qui interpellent. Un clivage entre deux adventismes c'est fait criant faisant échos à mes travaux. Les délégués d'Afrique et d'Amérique du sud pesèrent fortement vers le non.
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Ben Carson, Candidat républicain adventiste aux primaires pour la Maison Blanche
Ben Carson mérite d'être connu. Non pas seulement parce qu'il brigue la candidature républicaine à la Maison Blanche, mais parce qu'il permet de porter un regard pertinent sur les liens entre religion et santé et plus particulièrement entre religion et innovation scientifique.
Ben Carson s'est fait connaître mondialement pour ses prouesses médicales. La plus connue est la séparation de bébés siamois. Homme scientifique majeur il est au cœur de la vitalité scientifique des universités adventistes, en particulier celle de Loma Linda et d'Andrews aux USA.
Docteur honoris causa plus d'une soixantaine de fois par différentes universités, Ben Carson est souvent appelé (sans vérification possible) l'américain le plus diplômé de l'histoire. Il porte la prestigieuse médaille Ford. Sa vie est une véritable succes story américaine. Elévé avec son frère par sa mère après un divorce difficile dans un quartier noir dangereux, Ben Carson est en grande partie un autodidacte qui devait dépasser les insultes racistes. Celui qui est selon le Times le plus grand Neurochirurgie du monde met sa notoriété au service du combat pour la scolarisation des plus pauvres, la lutte contre les inégalités, la défense de valeurs solidaires.
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Le scandale du Chlordécone aux Antilles ou l'empoisonnement de masse.
L'utilisation d'un pesticide interdit aux USA depuis près de 40ans aux USA et autorisé aux Antilles françaises sous l'impulsion du lobby d'exploitants de bananes selon diverses sources, serait la source de Cancers, de dérèglements sociaux et économiques majeurs. La sensibilisation du grand public est liée à la découverte de chlordécone dans les aliments exportés en France. Jadis, le législateur n'y a porté qu'un regard condéscendant, alimentant le sentiment d'exclusion. De plus, les grands exploitants étant des descendants esclavagistes, le scandale sanitaire s'alimente du poids de l'Histoire.
Le reportage qui suit, extrait du Magazine de la santé revient sur ce scandale et pose les grands enjeux et effets. Je vous laisse, sans d'autres commentaires en prendre connaissance en ayant une pensée pour cette population qui subit encore les effets d'une domination sociale et économique.
Une question reste posée : Qua faut-il pour que le législateur pense à l'intérêt collectif et non à celui d'une infime partie?
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Suite des défis de l'adventisme. (V) « Faire réseaux localement » en respectant le balancier identitaire.
Le dilemme adventiste a été depuis longtemps souligné par Henri Desroche dans son étude sur les millénarismes. Les groupes millénaristes, dont les adventistes en sont un exemple fort, espèrent la parousie. Ils croient en la venue (retour) du messie pour installer un nouvel ordre mondial où l'harmonie en toutes les instances du vivant seront une réalité. C'est l'instauration du paradis que j'ai très mal résumé ici (mais ce n'est pas l'important).
Le paradis n'étant pas de ce « monde », faut-il s'investir pour son évolution. La réponse millénariste est souvent double, comme c'est le cas dans l'adventisme. Premièrement, il est nécessaire de sensibiliser tous les individus pour qu'ils aient une ascèse (une pratique religieuse, citoyenne et une moralité) en phase avec les exigences théologiques, comprises par le groupe à la lumière de la lecture du texte biblique et de son histoire. Pour y arriver il faut s'investir, se rapprocher des individus, s'impliquer dans la vie sociale. A contrario, cela demande un paradoxe. Il faut sensibiliser tout en se démarquant. Sensibiliser les acteurs sociaux sur l'inéluctabilité de la fin de ce monde impose de prendre des distances avec la société. En même temps il ne faut pas trop s'écarter de celle-ci pour toucher les individus. Il faut bien comprendre que se démarquer est essentiel. C'est un acte qui pose bien la différence du groupe, son identité par rapport aux autres discours religieux. Prendre de la distance, en plus de son éventuelle légitimité théologique, est un acte social majeur pour bien être identifié et définit dans l'espace social. Mais trop se démarquer c'est aller à la marginalisation. Le risque serait de devenir inaudible et donc de ne pas arriver à sensibiliser. Ce serait l'échec même de la notion d'église ! Il faut trouver le juste milieu. -
Le Bhoutan abandonne l'Indice du Bonheur National Brut.
Perché dans l’Himalaya, le petit royaume du Bhoutan s'est fait connaître par son indice de mesure du bien-être, le Bonheur National Brut (BNB). Ce dernier est désormais abandonné à l'occasion d'une alternance politique. Il lui est reproché d'être plus un outil politique qu'un véritable outil de mesure de la réalité. N'entrons pas dans les spécificités sociales et politiques de ce royaume. Pour ceux qui sont intéressés, il est toujours possible réécouter l'émission « Bhoutan: est ce vraiment le pays du bonheur ? », disponbible sur le site de France Inter. Ecoutez en continuant de lire la suite.
L'abandon du BNB repose la question sur la pertinence des indices qui mesurent le développement des sociétés. Le plus connu, face auquel le BNB se considérait comme une alternative est le PIB. Ses limites sont connues surtout des élèves de Sciences économiques et sociales dans tous les lycées de France. Le PIB mesure la création de richesses, sans prendre en compte les effets du processus de production sur d'autres acteurs. Le coût écologique ou les effets négatifs sur la santé y sont absents. Le PIB est un agrégat de valeurs ajoutées (VA), c'est-à-dire des richesses supplémentaires que nous créons. Pour cela nous ne créons pas de manières ex nihilo, à partir de rien, mais en fonction de ce que nous pouvons nous procurer, donc de richesses déjà créées. Nous allons y ajouter, souvent par transformation une nouvelle richesse. C'est cet ajout qui est calculé à chaque fois. C'est de la Valeur Ajoutée. Additionner toutes les valeurs ajoutées sur le territoire national permet de calculer le PIB. Ce rappel est important car il conduit à mieux comprendre les critiques faites au PIB.
Que reprocher au PIB ? Allons doit au but :
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Les variations des prix et des quantités : si vous êtes un agent économique qui vendez un bien, vous calculez votre chiffre d'affaires en fonction du prix et des quantités. D'ailleurs vous multipliez les deux pour avoir votre chiffre en fin de journée. Une fois que vous y retranchez vos charges, il reste grosso-modo la VA créée. Il suffit donc que les prix varient pour que le PIB aussi varient. Vous comprenez bien qu'en cas d'inflation, mathématiquement le PIB bouge. On peut donc artificiellement faire évoluer un PIB en théorie uniquement par les prix, voire des quantités produites. Une dévaluation d'une monnaie aura par exemple un grand impact sur le PIB.
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L'économie informelle. Dans le PIB l'économie souterraine, le travail au noir, n'est pas intégré. C'est évident car personne qui produit illégalement une richesse, déclare celle-ci. Elle n'est donc pas dans le PIB !
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Les services domestiques. Il y a des activités que nous menons et qui valent beaucoup, qui ne sont jamais comptabilisées. Le bricolage, l'assistance à un proche, l'entretien de son potager ou encore réparer seule sa voiture, sont des actes d'une grande valeur. Il suffit de prendre des devis d'entreprise et de comparer ce que nous avons économisé. C'est un appauvrissement que nous avons évité. C'est bien une valeur importante que personne ne compte.
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Les effets externes à la production, comme le coût écologique, les effets sur la santé... ne sont pas dans le PIB et nous savons qu'ils sont extrêmement importants.
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La qualité des infrastructures nécessaires à la production y figure mal ou pas du tout. La France par exemple est aimée des investisseurs américains parce qu'il y a un bon système de soins, des autoroutes, un système postal, des écoles de qualités... Tout cela est difficile à chiffrer. Ils sont cependant essentiels au développement des individus et de la société.
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Et, sans être exhaustif, le PIB ne mesure pas les inégalités dans le système de production. Qui sont ceux qui bénéficient des richesses produites ? Qui sont ceux qui sont exclus ?
C'est fort de ce constat que des indices ont été inventé pour contourner les limites du PIB. Le plus connu est l'Indice du Développement Humain (IDH) conçu par une agence de l'ONU. Le Bhoutan avait opté pour le BNB. Sa disparition remet au devant de la scène l'idée que le développement ne peut être considéré comme une simple accumulation de richesses mesurables. Il est bien plus complexe que cela. A l'heure de l'écologie politique, il est important d'intégrer les effets sur l'environnement, le lien social ou encore la santé. Et comme le propose l'IDH, le niveau d'éducation (alphabétisation, qualité du système éducatif) a une place importante. Le BNB posait aussi un postulat idéologique critique, peu-être utopiste, mais réel : Peut-il avoir un développement sans une permanente accumulation de richesses ?
Quand nous ouvrons la radio, l'information première et principale est le cours de la bourse. Plus qu'une évolution des transactions, il s'agit d'une véritable météo du bonheur aujourd'hui dans notre société. Quand la bourse va, tout va. Et ce n'est pas vrai. L'accumulation de richesse n'est donc pas pertinent pour parler de développement, surtout que les écarts de distribution des richesses sont de plus en plus forts.
La disparition du BNB repose la question de la possibilité de mesurer le développement. Comme c'est quelque chose de nécessaire, c'est le comment qui prime. Et là, il reste que le PIB avec ces avantages et inconvénients. Le revoir est certainement un chantier sensible qu'il faudra bien mener, car plus qu'un simple outil de mesure, le PIB est un moyen pour orienter la politique économique et plus largement l'illustration d'une vision de l'économie où la richesse prime sur l'homme, l'inverse n'est malheureusement pas encore une réalité.
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Suite... Les défis nouveaux défis de l'Eglise adventiste en France (IV): La formation des cadres
La formation des cadres adventistes
C'est un chantier permanent comme pour toutes associations, structures, entreprises ou administrations. Les formations adventistes, délivrées essentiellement dans son campus de Collonges sous Salève, ouvrent aujourd'hui à la révolution épistémologique décrite ci-dessus. C'est un atout pour l'effet de génération.
La formation adventiste, disons-le, est théologiquement forte. Dans la continuité de Miller, un esprit systémique est important dans la formation adventiste. Richard Lhemann l'a magnifiquement mis en évidence dans son ouvrage sur les adventistes. De plus, l'adventisme en France est sensible à former les individus aux attentes sociales. Sur ce point, il faut saluer l'ouverture d'un master de relation d'aide. Cela correspond aux demandes sociales. La relation d'aide est ancienne dans l'Eglise adventiste. Densifier celle-ci avec l'apport des équipes d'Empreinte formation est un plus. Remarquons que des universités ouvrent des diplômes en victimologie et sur l'accompagnement psychologique. Prendre ce cap dans la formation adventiste (où une formation en psychologie existait déjà) va également permettre de bien poser les limites entre approche théologique et psychologique, tout en admettant les ponts entre ces deux domaines du savoir. -
Suite... Les nouveaux défis de l'Eglise adventiste en France (III). La révolution épistémologique (deuxième partie des défis organisationnels)
Dans les deux précédentes notes de cette série j'indiquais quelques défis pour l'Eglise adventiste. Les évolutions de la société française poussent cette communauté religieuse à amplifier les actions qu'elle mène à l'intersection du religieux et des attentes sociales. Santé, écologie, libertés fondamentales, actions humanitaires et sociales, sont des domaines où l'adventisme a une expertise. La surprise est que cette communauté valorise peu ces points.
A ce constat, je rajoutais un autre défi central : les changements dans l'organisation adventiste. Une meilleure rationalisation des dépenses et de la gestion des ressources humaines est à l'ordre du jour.
Ce constat institutionnel a des conséquences multiples. Je m'arrêterai sur quelques-uns de manière non exhaustive. Commençons par regarder des suites attendues de l'adhésion à la Fédération Protestante de France.